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Fleurs de marais

Fleurs de marais
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3 janvier 2016

Je suis Pilgrim

de Terry Hayes

2016_01_03Pilgrim est un nom de code, un nom d'emprunt, un nom de couverture. Celui qui se cache derrière cette identité est le meilleur agent que les services secrets américains n'ont sans doute jamais eu. Et il a raccroché ses gants car ce métier, finalement, est usant. Seulement voilà, quand vous avez un pied dans la noirceur du côté obscur de la force, vous ne pouvez pas le retirer si facilement. Donc, quand le plus terrible des actes terroristes se profile, bien évidemment, on vous demande de les remettre, les gants. Et rapidement.

Prix des lecteurs 2015 du livre de poche section polar, ce gros pavé fait terriblement écho en France aujourd'hui, car côté terrorisme, cette année qui vient de s'achever nous a jetés dans le bain. Bain d'horreur, bain d'effroi, bain de terreur. Seulement voilà, le peuple français est comme l'américain : il se relève et avec lui son poing. Courber l'échine et se terrer ? Connaît pas. Et c'est bien pour tout ça que les pages du scénariste Terry Hayes nous parlent, nous glacent et nous emmènent avec elles et leur personnage principal dans sa traque contre le terrorisme. Bien sûr, c'est un peu cousu de fil blanc et la fin se devine, sinon ce n'est pas un vrai roman américain. Mais de par sa profession première, l'auteur sait mûrir l'intrigue, distiller juste ce qu'il faut pour tenir son lecteur et l'entraîner avec lui dans cet univers qui n'est malheureusement pas qu'une fiction. Un acte terrorisme, on voit bien ce que ça peut donner. Donc, les déjouer est sans doute devenu un métier à part entière qui a soulevé un incroyable élan de patriotisme. Alors quand la fiction rejoint la réalité, on ne peut que s'immerger davantage. Que le lecteur potentiel ne se laisse pas intimider par l'épaisseur de l'opus, ni par ce style un peu particulier qui le bousculera du présent au passé, du privé au professionnel, du sentimental à l'impitoyable sans transition. Je suis Pilgrim ne se veut pas une biographie mais y ressemble terriblement puisque se cache derrière ce pseudonyme tous les agents secrets et personnes de l'armée qui, dans l'ombre, veillent sur nos droits et libertés : rire, sortir, chanter, sauter, picoler, hurler, fumer, manger, aimer, vivre. Et ne surtout pas s'en cacher.

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1 janvier 2016

Bye bye 2015

Bonjour 2016 et sois la bienvenue ! Que nous apportes-tu douceur et joie de vivre dans nos foyers. Alors bonne et heureuse année à vous tous !

*** ** * ** ***

2016

30 décembre 2015

Quand la musique donne (donne, donne, donne)

Pfiou ! Plus de quatre mois que je ne suis pas passée par ici... Enfin, si, je passais aérer un peu, écrire un début de billet voire plusieurs qui sont tous restés dans "brouillon" sans aboutir à quoi que ce soit. Je pourrais accuser le manque d'inspiration, le trop de travail de la vraie vie, les emmerdes du quotidien un peu plus présentes que les années précédentes, le manque d'envie, l'absence de motiviation, le temps qui file et qui passe à la vitesse d'un TGV. Il y a sans doute un peu de tout ça mais je ne pouvais pas terminer cette année (relativement pourrie) sans partager la traditionnelle rétrospiective musicale de l'année bien qu'elle soit bien maigre comparée aux autres éditions. Trèves de blabla, place aux artistes !

... ♪ ♫♪ ♫ ♫♪ ...

 

8 août 2015

Greeting's from #16

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#Dinan #petitecitédecaractère #Bretagne #citémédiévale

27 juillet 2015

Les Krapados

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La Bretagne regorge de contes et de légendes. C'est bien connu. Les lutins, les gobelins, les korrigans, les farfadets tout le monde les connaît. Non ? Mais qui a déjà entendu parler des Krapados ? Des quoi ? questionne le lectorat. Ah ! Vous voyez !

Les Krapados donc sont des petits êtres vivant dans le marais de la grande Brière mottière. Forme évoluée du crapaud, il vit en communauté comme les Schtroumpfs et se balade sur le dos des ragondins, "pas plus haut qu'un trognon de chou et vert tout pareil, à l'odeur fade de racine d'iris, de jus de nénuphar et de tourbe. Sa tête repose, sans cou, directement sur les épaules. Deux yeux globuleux au regard malin mangent son visage barré par une large bouche sous un nez plat" (description de Gerard Guillet sortie de son livre Contes et Légendes de Brière).Tout comme ses copains au bonnet blanc, il se démarque d'un autre congénère par un trait de caractère, un dont artistique ou par tout autre attrait de sa personnalité. Nous avons donc le Krapados magicien, le Krapados musicien, le Krapados conteur, etc. Aussi, leur existence date de la nuit des temps que rapporte la légende qui suit :

Il y a très longtemps, dans la forêt de Morta, vivait la princesse Brière. Son armée constituée de Krapados veillait à son bonheur jusqu'au jour où une horde de barbares entreprit d'envahir son domaine. Les Krapados résistèrent, repoussant leurs assaillants. Ces derniers décidèrent alors d'anéantir la forêt par le feu. L'incendie se propagea au plus profond de celle-ci. De désespoir, la princesse se mit à pleurer pendant des jours et des jours et petit à petit ses larmes inondèrent la forêt, la transformant à jamais en un immense marais. Son chagrin en fut si grand qu'à bout de force, son coeur, de battre s'est arrêté et elle disparut en une pluie d'étoiles qui, certains soirs, scintillent au fond du marais. Depuis, une rumeur dit que chaque arbre qui pousse dans le marais est un homme surpris la nuit par les Krapados qui surveillent inlassablement leur territoire avec l'espoir de retrouver leur princesse et leur forêt. Mais ils ne veilleraient pas que sur le marais à ce qu'il paraît... De trésor également il est question, au lieu dit de Nizhery entre Kerbourg et Lorieux, renfermant plusieurs grottes incrustées de diamants, remplies de fruits rares et juteux, de fleurs, de pièces d'or et d'argent et que sais-je encore de plus merveilleux. Seulement voilà, seuls les coeurs purs et désintéressés peuvent y entrer sous certaines conditions comme de ne respirer plus de sept fois  sous peine d'y rester enfermer. Ceci expliquerait peut-être cela : la disparition de certains touristes. Moi j'dis ça, j'dis rien... Des histoires, il y en a plein. Plus fantastiques les unes que les autres que Gérard Guillet s'attèle à traduire. Oui, parce que la langue des Krapados est un poil compliquée, plus proche des hiéroglyphes que des lettres romaines. Constituée de demi ronds, de points, de traits et de croix, elle s'écrit à l'aide de deux roseaux chacun taillés à leurs extrémités. Le travail étant très fastidieux, seule l'histoire de Mandine n'est disponible pour le moment sous forme de BD illustrée par le talentueux Jean-Claude Chiarriello.

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20 juillet 2015

La fille sauvage

de Jim Fergus

ScreenHunter_40 JulNed, photographe en fin de carrière, met en vente des séries de clichés dans une galerie. Un acquéreur lui achète une photo de la fille sauvage, cette jeune Apache qu'un chasseur de pumas avait traqué et capturé dans les montagnes mexicaines dans les années trente. Curieux de connaître l'histoire de cette photo, l'acheteur presse son auteur de questions qui le ramène quelques décennies en arrière dans un passé digne d'un western.

Jim Fergus, après le succès que l'on connaît de Mille femmes blanches, continue sur sa lancée des récits des épopées indiennes. Cette fois, ce sont les montagnes mexicaines et les Broncos Apaches qui se racontent à un lectorat friand de ces aventures et guerres indiennes. L'auteur reste fidèle à un style qui fonctionne : la narration sous forme de carnet. Pourquoi changer une formule qui a fait ses preuves ? Si le début de l'aventure peine à démarrer, la civilisation indienne parvient à enchanter et nous emmener loin là-bas dans les montagnes au cœur du Peuple. Et si son précédent ouvrage avait des échos de Danse avec les loups, celui-ci s'affirme seul et s'impose de lui-même sans comparaison possible. A force de persévérer et nourrir le lecteur de sa plume efficace, Jim Fergus va bien finir par mettre dans sa poche et convertir tout le monde à la cause indienne là où ont peut-être failli profs d'anglais et amis subjugués par Geronimo. Oui ça sent le vécu ^^. Bref ! Une très jolie rencontre encore une fois pleine de charme et de poésie. A croire que les sauvages, barbares et guerriers sanguinaires n'étaient pas forcément ceux que l'on nous a fait croire... Enfin, pas que !

26 avril 2015

Bain de lune

de Yanick Lahens

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Sur une plage haïtienne est échoué un corps. Celui d'une jeune fille qui ne sait qui elle est, d'où elle vient et ce qu'elle fait là. Pour essayer de remonter le fil de son histoire, elle invoque les dieux vaudoux de ses ancêtres qui lui révèleront non seulement comment elle en est arrivée là mais également pourquoi. Bain de lune, c'est son histoire mais surtout celle de sa famille.

Le premier chapitre est souvent assez décisif quant au reste du bouquin. On accroche ou pas. Toute fois, il peut arriver, et fort heureusement, que la suite de la lecture nous fasse renouer avec les personnages, l'histoire, l'auteur qui semblaient mal barrés au prime abord. Malheureusement Bain de lune n'entrera pas dans cette catégorie. Certes c'est bien écrit, le style est travaillé et poétique mais justement, la part de rêve ou de sur-naturel (ça dépend de quel côté on se place) est trop importante pour les non initiés à la culture créole. L'auteur maîtrise cette langue. Son lectorat pas forcément. Le parti pris de le mêler aussi souvent que possible et de manière toute naturelle perturbe car s'il y a bien une traduction et explication, elles se situent dans un glossaire à la fin du bouquin... Et au vu du nombre de mot en italique, le lecteur non averti passe plus de temps à faire des aller-retour entre l'histoire et le glossaire (une fois qu'il a compris qu'il y en a un...) qu'à avancer dans sa lecture. Oui je chipote mais j'ai trouvé ça très très chiant. D'autant plus que je ne l'ai vu qu'à la moitié du bouquin ce d!f,nbetoùuhb de glossaire. Non, ça ne m'a pas du tout énervé de ne pas comprendre la moitié des phrases... ! Ca n'aide pas pour rentrer dans l'histoire et l'apprécier. Ensuite, l'histoire en elle même est une saga familiale sur trois générations. Des pauvres, des riches, des pauvres qui veulent s'en sortir et des riches qui les piétinent pour les laisser dans leur fange. C'est Dallas ? Heu... un peu mais version haïtienne, les stetson et les verres de scotch en moins. Je me moque, je me moque mais je pense que c'est un très joli récit que nous fait là Yanick Lahens à qui sait l'apprécier. Elle dépeint une réalité qui est loin des cartes postales de sa voisine dominicaine qui, elle, cache une réalité dérangeante sous le sable de ses plages aménagées pour des touristes en mal de soleil. Les passionnés du genre se régaleront, les autres essayeront de s'y intéresser... comme moi ;)

21 avril 2015

Cendrillon dans tous ses états

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Qu'on se le dise, Cendrillon n'est pas mon Disney préféré. Mais quand il est sorti sous sa version cinématographique, courant mars en France, je me suis tout de même précipitée. Ouais ! Et t'en a pensé quoi ? s'impatiente le lectorat. Attend ! lui dîtes vous. Parce que la blague dans l'histoire c'est que le jour où je me me suis décidée à aller le voir, vous voyez pas que le hasard du calendrier a fait que deux jours plus tard j'allais également assister à une représentation version ballet avec tutu et toutti quanti ; et pas plus tard que le lundi qui suivait, paf !, je vous le donne en mille : la version animée passait sur M6. T'y crois ça ? Je ne vais donc pas donner mon avis sur la version ciné (enfin un peu quand même) mais faire un podium des trois. Ca va changer.

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Le dessin animé, je l'ai vu, revu, re-revu, re-re-revu en VHS et DVD. J'aime bien Gusgus et Lucifer :) Et puis la chanson de la marraine, Salagadou, la menchikabou, la Bibidi Babidi Bou. Mélangez tout çà, et vous aurez quoi ? Bibidi Babidi Bou ! Et hop ! Je vous l'ai collée pour trois heures ! Ha ha ha ! C'est un Disney donc c'est doux, c'est lisse, c'est mignon, c'est naïf, c'est un bonbon, un doudou, une madeleine. La version cinématographique aussi est une production Disney. C'est tout aussi édulcoré et pas du tout revisité. De là à dire que c'est une arnaque... il n'y a qu'un pas. Tout y est, même les souris et les petits oiseaux font parti du casting mais la réalisation n'a pas poussé le vice jusqu'à leur donner la parole. Cette adaptation n'était sans doute pas nécessaire mais les grandes filles sont tombées dans le piège pourtant visible à des kilomètres. Ceci dit, deux points positifs tout de même: la bande originale et les effets spéciaux. Et puis la robe... mousseuse, de la tulle et des froufrous ! Ah ce n'est pas celle mise en scène par Thierry Malandrain dans son ballet. Côté robe de princesse on repassera. Tout est minimaliste et suggéré sur scène donnant toute la place aux vingt danseurs. Et là, côté innovation et originalité, le spectateur en a pour son argent. On a beau connaître l'histoire, on se demande comment le chorégraphe va renouveler les scènes du célèbre conte de Perrault au fur et à mesure que les tableaux avancent quand d'emblée il bouleverse les codes en plaçant les rôles de la marâtre et les deux soeurs dans les entrechats et autres fouettés d'hommes... Quelle merveilleuse idée ! Ils sont remarquables de justesse et donnent une autre dimension aux personnages. Ils les rendent tout aussi détestables mais avec une pointe d'humour jusqu'ici inexploité dans les autres versions. De là à ce qu'ils volent la vedette au couple star... Là pas de souris, pas de chat ni de cui-cuis bleus mais des centaines d'escarpins en toile de fond et des mannequins en guise de partenaire de valse. Simple. Juste. Ingénieux. Efficace.

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Ma préférence va donc au ballet pour sa réinterprétation. La deuxième place est attribué à la version animée pour son odeur d'enfance. Et enfin la version cinématographique prend la dernière place pour son manque d'originalité pour le coup. Voilà !

28 mars 2015

Le prince (tous les hommes sont méchants)

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Machiavel. Qui n'a jamais entendu parlé de Machiavel ou de plans machiavéliques ? Personne ! Mais c'est qui ce Machiavel ? Jamais étudié à l'école, je me suis jamais intéressée non plus à la personne. Inculte que je suis, j'étais persuadée, un, qu'il était français, et deux, qu'il était un personnage ayant vécu au 18ème voire au 17ème tout au plus. Tout faux sur toute la ligne... me révélera Laurent Gutmann dans la présentation de son adaptation au théâtre d'une des lettres les plus connues (ah bon ?) de cet écrivain perfide et rusé, diplomate et très cultivé : Le prince (tous les hommes sont méchants), dédiée aux Médicis, par vengeance des tortures que cette famille lui ont infligées.

Non, le pouvoir n'a rien d'idéal, c'est une ténébreuse affaire dont on peut déchirer les rideaux. Non les hommes ne sont pas bons, mais méchants , changeants, ingrats, simulateurs et dissimulateurs, fuyards devant les périls, avides de gain. D'ailleurs, "ils oublient plus vite la mort d eleur père que la perte de leur patrimoine". Y a-t-il un prince pour les gouverner ? Ce n'est pas sûr, beaucoup d'éffondrements ont eu lieu, et une multitudes d'assassinats et de de pertes. Le prince vertueux est-il à l'abri ? Même pas, il lui faut sans cesse penser à la guerre, et "il est beaucoup plus sûr d'être craint que d'être aimé". Attention : il faut être craint sans être être méprisé ou haï.Un prince changeant, léger, efféminé, pusillanime, irrésolu, sera méprisé. Il se doit d'être grand, courageux, grave, fort. Il doit "apprendre à ne pas être bon" et "savoir entrer dans le mal si nécessaire". Cependant, le spectacle a ses lois et il lui faut en même temps afficher bonté, pitié, religiosité, fidélité, intégrité, humanité. Les hommes jugent avec leurs yeux, une vraie politique est donc une politique de masse : "le petit nombre n'a pas de place quand le grand nombre a de quoi s'appuyer". Le prince a-t-il des conseillers ? Son principal conseiller est lui-même. A-t-il des amis ? S'il a de bonnes armes, il aura de bons amis. Comble de l'art :" il faut nourrir habilement une inimitié pour l'écraser avec plus de grandeur". Excellent commentaire de Patrick Boucheron : "le prince fait le bien ou le mal, il fait bien ou mal ce qu'il a à faire".
Philippe  Sollers, Le Nouvel Observateur du 20 décembre 2012

Ca a une note très contemporaine tout ça non ? Les princes ont été remplacés par des présidents, des dictateurs, des directeurs mais les codes restent identiques quelques 500 ans plus tard. Ca fait un peu peur tout de même que l'Histoire se répète immuablement bien que la masse que représente le peuple s'évertue à essayer de faire avancer les choses. Dit comme ça, ça n'a pas l'air très engageant ce spectacle. Détrompez-vous ! Car c'est là qu'intervient le génie du metteur en scène... : transformer un texte glauque en une pièce presque comique. Les acteurs ne se contentent pas de lire les réflexions de Machiavel. Ils les mettent en application. Comment ? Par un jeu de rôle. Laurent Gutmann a eu la géniale idée d'exploiter les formations pôle emploi pour mettre en scène l'apprentissage du maniement du pouvoir par un prince. Briefing, mise en situation, debriefing sans oublier les pauses café et les inévitables interludes qui n'ont rien à voir avec la choucroute. Tout y est. Et on se marre. Comment faire autrement ? Le public, dans l'affaire, n'est pas en reste en étant témoin, pris à parti et acteur de ce scénario un peu hors du commun. Je ne saurais donc trop recommander ce remarquable spectacle envoyé par une équipe d'acteurs qui prennent leur rôle très à coeur. Dernière chose, on remarquera le fashion faux pas de Myriam avec son collant chair très clair. C'est pas moderne ! T'écoute pas Chistina ma chérie... Et oui, quand on est prince, le peuple regarde aussi ses tenues vestimentaires. Il se doit toujours d'être magnifique. Hey ! regarde Hollande et sa cravate de travers ;)

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24 mars 2015

Celle qui aimait bouquiner #2

Bon. Je m'étais déjà prêtée à l'exercice il y a plus d'un an mais j'aime bien ce genre de questionnaire. Quoique celui là soit un vrai tag. Les observateurs remarqueront que je n'ai pas été spécialement tagguée mais comme, justement, on ne me demande pas mon avis et bien je le donne. Je suis contradiction. Les questions viennent de l'excellent blog My little discoveries. Zou, c'est parti !

Plutôt corne ou marque-page ? Pas de corne malheureux ! C'est péché. Et puis, j'ai une collection assez impressionnante de marque page en toute modestie. Certains sont d'ailleurs assez insolites, comme par exemple le menu du repas pris dans l'avion qui m'emmenait vers la Guadeloupe ou encore un billet de 1 $. C'est original et ça fait remonter des souvenirs.

 As-tu déjà reçu un livre en cadeau ? Oui, souvent. A tous mes anniversaires et Noël. Les personnes qui m' en offrent sont sûres de me faire plaisir avec un livre ou une BD.

 Lis-tu dans ton bain ? Non pour la simple et bonne raison que je n'ai pas de baignoire.

 As-tu déjà pensé à écrire un livre ? Oui, plein de fois mais je ne sais pas par quel bout commencer et quel sujet abordé. Alors je me contente d'écrire un blog bien qu'il dérive de plus en plus depuis quelques années. On y trouve plus d'avis sur mes lectures, les films et les spectacles que j'ai pu voir que de récits de mes "aventures".

 Que penses-tu des séries de plusieurs tomes? J'en ai quelques unes en chantier comme celles de Mireille Calmel (Aliénor), Katherine Pancol (Muchachas), Diana Gabaldon (Le chardon et le tartan), Jean M Auel (Les enfants de la terre). En fait, quand on lit le premier, on ne sait pas forcément que c'est le premier tome d'une saga. Et si on accroche, paf ! effet Santa Barbara. Dix ans après t'y es encore !

As-tu un livre culte? Non. Doudou oui mais culte non.

Aimes-tu relire ? Non, pas trop. A part le livre doudou où quand je n'ai vraiment plus rien à lire et que je ne peux pas me procurer de livre.

☆ Rencontrer ou ne pas rencontrer les auteurs de livres qu’on a aimés ? Je n'en ai pas encore fait l'expérience mais j'aimerais beaucoup. J'espère seulement ne pas être déçue... Mais il n'y a pas de raison.

☆ Aimes-tu parler de tes lectures ? Oui ! Mille fois oui. Et je ne sévis pas seulement sur ce blog mais également sur le site Sens critique. Vous connaissez ?

☆ Comment choisis-tu tes livres ? Suivant les conseils d'amis, de bloggeurs, des personnes que je suis sur Sens critique (encore) ou suivant l'auteur, la couverture et le 4ème ou suivant encore les pubs radio et les chroniques littéraires des émissions de télévision.

☆ Une lecture inavouable ? Euh... il y en a sûrement une mais rien ne me vient là maintenant tout de suite.

Des endroits préférés pour lire ? Mon lit ou un bon gros fauteuil. U truc où je peux me vautrer en fait ;)

☆ Un livre idéal pour toi serait… un livre au rythme soutenu avec du suspens dedans. Un peu à l'image du Da Vinci Code ou de La vérité sur l'affaire Harry Quebert. Voyez ?

☆ Lire par-dessus l’épaule ? Je déteste ça. Je ne le fais donc pas aux autres.

☆ Télé, jeux-vidéos ou livre ? Les trois mon capitaine ! Enfin, en ce qui concerne les jeux, ça me barbe assez rapidement donc je ne joue pas tant que ça. Par contre, je suis une inconditionnelle des livres et de la TV. Concernant cette dernière, je suis tout de même sélective. Les émissions de télé-réalité sur la vie des gens ne m'intéressent absolument pas, tout comme les émissions politique et people. Sans vouloir passer pour une intello, les boutons de la télécommandes sont plutôt usés au niveau des chiffres 2, 5, 6 et 7. Quoique la 6, niveau intellect, on a vu meiux.

☆ Lire et manger ? Ca m'arrive mais c'est assez rare. En fait, je ne lis en mangeant que lorsque je déjeune seule à l'extérieur. Ce qui n'arrive pas souvent.

☆ Lecture en musique, en silence, peu importe ? En silence en général mais peu importe le bruit environnant s'il y en a. J'arrive à m'isoler dans une bulle quand je suis prise dans ma lecture.

 Que deviendrais-tu sans livres ? Je serais très malheureuse... J'en ai toujours un en cours et au moins un en attente. Ils me permettent de m'évader, d'apprendre, de m'ouvrir sur l'extérieur.

☆  Tu achètes un livre sur le net et tu le reçois un peu abîmé. Que fais-tu ? Je rale ! J'aime prendre soin de mes livres. Ca m'énerve quand j'en prête un et que je le retrouve avec les coins cornés et/ou la tranche voire la couverture pliée. Oui, ça sent le vécu.

☆ Quel est l’élément qui t’a donné le goût de la lecture? Mon orgueil. A partir de la 6ème, où j'ai abandonné les Fantômette, Le club des 5 et les Alice, je ne lisais que ce qui nous était imposé sans vraiment de plaisir. Le grand Meaulnes, à 12 ans, n'est pas vraiment une lecture adaptée, ce dont a convenu notre prof  qui nous avait conseillé de le relire, après réflexion, vers l'âge de 17 ans. Dans ses rêves ! Ca, c'était sans compter sur ma prof de 4ème qui avait, elle, l'art et la manière de foutre la honte à tous ceux qui ne lisaient pas. Alors je m'y suis mise pour ne pas passer pour une imbécile. Et j'ai aimé ça. En 3ème, ça c'est confirmé. Et la seconde a été l'année de la consécration. J'avais un tel retard de références littéraires que j'ai véritablement englouti les classiques de rigueur encouragée par un prof de français qui savait parler à des scientifiques dont sa matière n'était pas vraiment une priorité. La machine était lancée !

 Que pensez-vous de toutes ces adaptations cinématographiques ? Je ne suis pas contre. Ceci dit, je regarde rarement les adaptations des livres que j'ai lu par peur d'être déçue. Tout comme il est rare que je lise le livre dont est issu un film. Je n'aime pas connaître la fin à l'avance... Une exception cependant avec la trilogie de Tolkien, Le seigneur des anneaux. Après avoir vu le premier volet au cinéma, je n'ai pu attendre l'année suivante pour connaître la suite. Je l'ai acheté, dévoré et adoré en livre comme en film.

  Si tu ne devais retenir qu’un seul personnage rencontré dans tes lectures, ce serait lequel ? C'est compliqué comme question ! Je n'en ai aucune idée.

 Quels sont les 5 livres de ta PAL qui te font le plus envie ? Ma PAL est maigre en ce moment. Je dois avoir 2 livres d'avance. Par contre, les 5 que j'ai épinglé (devenez où ?) qui me tentent le plus sont : La vie de Régis de sa Moreira, L'attente de Catherine Charrier, Il pleut aussi sur Beyrouth de Caroline Bourgeret, L'ordinateur du paradis de Benoît Duteurtre, Lait de tigre de Stefanie de Velasco.

 Si tu ne pouvais plus lire qu’un seul type de livre, lequel ce serait ? Des romans contemporains. C'est ce que je lis le plus.

 Comment classez-vous vos livres dans votre bibliothèque ? N'importe comment ! Mais je sais exactement sur quelle étagère chacun d'entre eux se trouve. Un vrai Gaston Lagaff du rangement.

Etes-vous livre papier ou ebook ? Papier ! J'aime les sentir au sens propre comme au figuré. Et puis les ebook dans une bibliothèque, on s'comprend ;)

Que faites-vous de vos livres, une fois lus ? J'en parle et je les range dans la bibliothèque ou les prête à ceux que j'ai convaincu de les lire.

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22 mars 2015

M et le 3ème secret

de Pierre Barnérias

Le 13 octobre 1917, une femme est apparue à trois enfants, à Fatima, au Portugal. La femme leur a délivré 3 évènements à venir. Le premier concernait la fin prochaine de la première guerre mondiale. Le deuxième l'annonce de la deuxième et de ses atrocités. Le troisième n'est révélé au pape du moment qu'en 1960, par écrit, de la main de la dernière survivante des trois enfants devenue religieuse entre temps, soeur Lucie. Il faudra attendre l'an 2000 pour que Jean-Paul II, héritier du secret gardé, ne dévoile au monde entier ce qui nous attendait : la Russie a menacé l'humanité. ???!!!? Pierre Barnérias sent que quelque chose cloche dans cette révélation. En 2008, il décide de mener l'enquête.

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C'est le pas à pas de cette enquête et son dénouement que nous propose le réalisateur journaliste. Son parcours n'est pas typique. Devenu journaliste un peu par hasard, il se dit lui même miraculé. Effectivement, quand on se plante en moto c'est quitte ou double. Pour lui se fut quitte. Une moto en bouillie mais pas une seule égratignure pour son conducteur. C'est un aparté mais suffisamment important pour comprendre l'intérêt du personnage pour les religions et les phénomènes inexpliqués et sans doute encore pour longtemps inexplicables comme le témoigne cette femme revenue aux goûts de la vie en voyant ce qui l'entoure et retrouvant la sensibilité et la motricité de ses jambes qu'une sclérose en planque avait clouée dans un fauteuil roulant et rendue à moitié aveugle. L'effet Lourdes étant passé par là. A ce stade, on se demande bien où veut en venir l'ami Pierre à enchaîner les miraculés (la plupart non reconnus par l'Eglise), les icônes expressives et les témoignages d'apparition de la vierge Marie car c'est bien d'elle dont il s'agit, la mère de Dieu, enfin Jésus, le fils du Père mais qui ne font qu'un. Pas très cartésien tout ça... Mais on a beau avoir les pieds bien ancrés sur terre et ne croire que ce que l'on voit avec une bonne explication scientifique à l'appuie, il faut dire que certains faits accomplis nous clouent le bec. Et c'est dérangeant. Mais pour revenir à Fatima et les révélations qui y ont été faites, on se dit que c'est facile de dire : c'était prévu, on le savait une fois que les faits sont passée. Et surtout ça ne sert pas à grand chose... Qu'à fait l'Eglise pour empêcher les horreurs de 39/45  alors qu'elle a prétendu savoir ce qu'il allait se passer ? Rien.. A priori, pour la Russie, elle aurait participé à empêcher les USA et l'URSS de se foutre sur la tronche à coup de bombes A. C'est déjà ça. Mais encore une fois, pourquoi avoir attendu 40 ans pour dévoiler ce qui aurait pu advenir de nos vies ? Enfin moi, en 60, je n'étais même pas un projet mais bon, on s'comprend... Donc, à en croire le Vatican, les trois prophéties sont passées. Nous n'avons plus à craindre la main de Dieu. Fin de chantier. Pas du tout ! Marie est réapparue, entre autre, à Akita au Japon, à soeur Agnès, sourde à qui elle a révélé l'apocalypse (celle selon saint Jean) si les Hommes continuent à faire n'importe quoi. Et c'est reparti pour un tour ! Mais là où ça fout les boules, c'est que le Vatican est au courant... SPOILER... comme il ne se passe rien côté pape, cardinaux, évêques, curés et toute la clique, elle réitère la menace, cette épée de Damoclèce au-dessus de nos têtes car cette dernière révélation, elle l'a déjà faite en 1917, un certain 13 octobre, à trois enfants, à Fatima. Quoi ?! Ils savent depuis le début et nous ont encore une fois bourré le mou. La troisième guerre mondiale est à nos portes avec la fin de l'humnité en tant que telle en perspective où les survivants regretteront de ne pas être passés de vie à trépas dans l'histoire à en croire la messagère et personne ne se bouge le fion pour éviter ça ? Priez qu'elle a dit. OK mais les prières ça n'arrête pas les radiations... En attendant, des émissaires de notre Mère sont en place et ont pour ordre de nous donner le compte à rebours 8 jours tout au plus avant la fin des temps. Et vu l'âge des bonshommes, ce n'est pas pour dans 50 ans... Gloups. En même temps les actualités sont là pour nous mettre devant la réalité des choses : l'Iran avance inexorablement vers son but ultime, l'enrichissement de l'uranium (interview de Laurent Fabius sur Europe 1 de ce samedi matin) et les détraqués qui veulent absolument mettre l'occident à genoux à coup d'attentats au nom de leur Dieu qui n'est qu'amour. Ha, ha, ha. C'est nerveux.  FIN DU SPOIL Bref, un documentaire rondement mené. Si le film 2012 m'avait plutôt fait rigoler, M et le 3ème secret m'a désarçonnée. Il faut que je me procure un chapelet. Je dois avoir celui de ma bien aimée grand-mère quelque part. Il faut juste que je remette la main dessus. Oui, bon, ça va ! Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis. Et comme l'a dit Voltaire, l'univers m'embarrasse et je ne puis songer que cette horloge existe et n'ait point d'horloger.

15 mars 2015

Journal d'un mythomane, volume 1

de Nicolas Bedos.

2015_03_15Compile des saynètes diffusées dans l'émission Semaine critique de Franz Olivier Giesbert mais pas que. Si Nicolas Bedos est connu et reconnu pour sa Semaine mythomane, il ne se résume pas à cette chronique. Loin s'en faut que l'ampleur de son talent nous explose à la gueule en tant que dramaturge et écrivain que nous révèle la dernière partie de son premier bouquin : comment j'ai tué..., nouvelles publiées à leur heure dans L'Officiel de la Mode. Et c'est ce qui le sauve ce "fils de" qui a réussi a se faire un prénom à coup de plume talentueuse, de mots de ses maux. Autant la rétrospective de la saison 1 de son show hebdomadaire télévisuel se lit en alternance avec un roman sous peine d'overdose, se picore, se laisse apprécier sur la durée, autant les nouvelles qui suivent s'enchaînent, s'avalent comme les mojitos de La petite case (1). Tu as donc eu chaud à ton opus, Nicolas. J'ai beau apprécié ta verve quand tu me regardes, sourire narquois, droit dans les yeux, par petit écran interposé, elle est assez indigeste sur papier privé de ta gestuelle et de ton arrogance calculée. Je l'ai donc ingurgité, par petites bouchées pour que l'écoeurement n'arrive pas, tu sais ? cette envie de gerber. Qui dit renvoyer dit ne plus y retourner. Je fus surprise de voir qu'il ne contenait pas QUE des récits de ton cerveau pluriel. Ouais c'était écrit sur le 4ème, mais je ne l'ai pas lu. T'as un problème avec ça ? Bien. Et j'ai continué ma lecture dans cette salle d'attente d'une clinique privée en croisant les doigts pour que mon tour n'arrive pas trop tôt afin d'avancer dans tes récits d'assassinat. Et c'était beau. Avant découverte de cette troisième facette de ta personnalité artistique, je ne pensais pas me procurer le volume 2 de tes mythomanies. Comment tu as tué Angelina, Mickaël, Geoge etc. m'a persuadée du contraire. C'est malin. Ma PAL te remercie pas. Tu crois peut-être que je n'ai que ça à lire ? Sans déconner !

(1) : rhumerie sur le port de plaisance de Pornichet (44 - Loire-Atlantique) -

14 mars 2015

1 heure 23' 14" et 7 centièmes

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De et avec Jacques Gamblin. J'adore ce mec. Les enfants du marais, Pédale douce, Le premier jour du reste de ta vie, Enfin veuve, Le premier homme. Je connaissais l'acteur, j'ai découvert l'auteur avec sa nouvelle pièce 1 heure 23' 14" et 7 centièmes. Duo : un sportif de haut niveau et son coach. Pendant une heure vingt le spectateur assiste à un entraînement. Le problème c'est de savoir de quel entraînement il s'agit. A l'échauffement on se demande pour quelle discipline se prépare le jeune poulain Bastien Lefèvre. Il y a un peu de tout. De la course, de l'équilibre, de la danse, de la natation, du foot, du rugby et que sais-je encore. Le jour de la compet, on n'est pas plus avancé... En fait, ce n'est pas le sport pratiqué qui est important mais la relation entre le sportif et son entraîneur. Les phrases types : y'a. Les clichés : y'a. L'émotion : y'a. L'humour : y'a aussi. Et puis... y'a du beau mâle également ;) Les tablettes de chocolat du jeune Bastien, juste miam ! Oh le Jacques a de beau reste aussi. Oui mes dames, on peut se rincer l'oeil mais un d'oeil artististique hein ! attention ! Quoi ? QUOI ? A part les abdos des deux acteurs torse nu, la spectatrice appréciera le jeu d'acteur qui se doit et est percutant parce que, un coatching, à la base, voilà quoi. Et c'est bien. Vraiment bien. La preuve, je ne me suis pas endormie comme la dernière fois (oups !). Mais je laisse la place à Jacques. Il a un mot à vous dire :

1 mars 2015

Sécurité !

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Samedi, vous participiez à votre premier marathon. Photo, le marathon. Thème de la deuxième partie : figure d'eau. Bien, bien, bien. Il pleut, ça peut aider. En traversant une rue commerçante, une avancée de toit goutte dans une flaque d'eau formant des ondes concentriques. C'est une idée... Faut voir. Vous montez sur un banc pour prendre un peu de hauteur et d'aise. Appareil en mode sport, position rafales et tchlac, tchlac, tchlac, tchlac, tchlac, tchlac... Voyez l'idée ? Vous visionnez, faites le tri, recommencez. Tchlac, tchlac, tchlac, tchlac, tchlac, tchlac... Vous visionnez, faites le tri, remballez. Vous tenez quelque chose mais bon, vous pensez à un autre site emblèmetique du bled qui pourrait être intéressant. Toute à votre réflexion, vous n'avez pas vu les deux agents de la sécurité qui vous tournent autour. Au moment où vous vous apprêtez à quitter le lieu, l'un des deux vous interpelle :

Sécurité 1 (un homme) (ça a son importance) (si si) : vous faites des photos ? (il est perspicace lui !) - Vous savez que c'est interdit de faire des photos dans un espace privé ? (??? quel espace privé ? On est dans la rue là !) - Vous avez une autorisation de la mairie ? (??? Hein ?!) - Nan parce que c'est interdit de faire des photos des touristes (Des touristes. Dans le bled. Fin février. La pluie est une touriste. Mais oui bien sûr) - Parce qu'on sait jamais si vous voulez mettre vos photos sur des sites bizarres (entre nous, le plus bizarre en ce moment, hein... J'dis ça, j'dis rien).
Vous : Je participe au marathon photo organisé par la librairie Lambda. Le thème est l'eau. Je prends des photos de flaques d'eau. Il faut vraiment une autorisation pour ça ?
Sécurité 2 (une femme)non, non c'est bon mais rappelez vous pour la prochaine fois.
Sécurité 1 : on va appeler le directeur pour savoir...

Là, vous avez eu comme un regard de complicité avec Sécurité 2. Vous jureriez que vous avez pu lire dans son regard laissez tomber, il n'a pas la lumière à tous les étages. Et je dois supporter ça tous les jours.

Sécurité 2 : allez, c'est bon.
Sécurité 1 : revenez un autre jour. Il fera peut-être plus beau (Allô ! Le thème c'est l'eau ! Et le marathon c'est aujourd'hui, pas dans quinze jours. T'es aussi abruti que tu en as l'air ou bien ?)
Sécurité 2 : mais nan ! Son thème c'est l'eau !!

Là ! Vous n'avez pu vous tromper. Le regard d'excuses mêlé de détresse. Le votre se veut rassurant et surtout compatissant. C'est pas tout ça mais vous allez peut-être y aller et les laisser s'engueuler. C'est que vous avez une photo à proposer au jury. Vous avez beau mitrailler, les gouttes de pluie dans la flaque d'eau sont celles qui entrent le mieux dans le thème. Vous en proposez donc une. Vous le donnez en mille, elle reçoit le prix du thème. Du coup, elle sera exposée et reprise dans un sujet de stage et publiée dans une revue. Mais, vous n'aviez pas les autorisations pour prendre les gouttes d'eau en photo. La mairie va-t-elle reconnaître SES pavés ? Vous risquez le procès ? JE M'INTERROGE !

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22 février 2015

La liste de Freud

de Goce Smilevski

2015_02_221938, l'Allemagne nazie est sur le point d'envahir l'Autriche, Vienne où vivent Sigmud Freud et sa famille. Ces rumeurs d'atrocités contre les juifs, le père de la psychanalyse n'y croit pas. Sur l'insistance de ses amis anglais, il finit par faire ses bagages et se mettre à l'abri en Grande-Bretagne avec 20 personnes de son choix. Outre sa femme et ses enfants, il note sur sa liste son chien, ses infirmières et son médecin mais pas ses quatre soeurs. C'est inutile, ça va passer. L'Histoire lui donnera tord. Elles furent déportées et gazées à Terezin, en République Tchèque.

Ce résumé parle du premier chapitre du livre de Goce Smilevski, soit un dixième de l'ensemble. Comme souvent, la traduction française du titre est pourrie. Le tire original est  : les soeurs de Freud. Et là, le lecteur n'est pas trompé sur la marchandise car c'est bien de cela dont traite l'auteur. C'est à Adolphine, la soeur chouchoute de Freud à qui l'auteur laisse la parole. Elle raconte donc leur enfance, leur adolescence, comment Sigmud est devenu Freud, son mal-être et sa condition de femme. Au fur et à mesure de ses confidences, le lecteur voit se dessiner un Freud égoïste, distant, froid, stoïque, ce qui permet de comprendre pourquoi il a préféré mettre des inconnus sur sa liste plutôt que des membres de sa famille. Dans toutes ces révélations, il faut sûrement faire le tri car ce n'est pas une biographie mais un roman historique. Comment faire la part de vrai ? Je ne sais pas. En tout cas, celui qui a révolutionné la psychanalyse en expliquant tous les troubles par une frustration sexuelle n'était pas tout à fait net lui-même... Cette lecture m'a laissé mi-figue mi-raisin. Je n'étais déjà pas copine avec le bonhomme mais le portrait odieux que sa soeur en fait ne nous réconciliera certainement pas !

19 février 2015

L'art de la mauvaise foi

Mardi je me suis réveillée comme une fleur. Enfin on m'a réveillée à grands coups de miaou et de ronron. Après avoir ouvert un oeil en pestant après ce chat chiant qui réveille son monde à 6h00 pour qu'on lui ragale la poignée de croquettes qu'elle ne veut pas manger sans personne pour la regarder, le deuxième s'ouvre encore plus vite pour confirmer qu'il fait jour. Sérieusement, depuis quand, au mois de février, il fait jour à 6h00 du mat ?! Peut-être depuis que le chat chiant ne miaule plus sa mère à vous crever les tympans à 6h00 mais à 9h17... Et qu'à 9h17 vous devriez être à la pause café avec vos collègues et non pas les cheveux en bataille et la bouche sèche d'avoir respiré toute la nuit le nez bouché. J'ai écrasé 11h30. ONZE HEURES TRENTE. En semaine ! Il faut dire aussi que j'ai une grippette. C'est sans doute pour ça.

Comme j'étais en retard, Morandini m'a tenu compagnie à la place de Thomas Sotto sur le chemin du boulot. Le débat en cours était sur la cohabitation entre les trois grandes religions juive, catholique et musulmane en France. Un représentant de chacune de ces confessions religieuses débattaient du sujet quand, je ne sais pas comment, c'est parti en couille en abordant la tuerie de Charlie Hebdo. Là, le mec, je ne sais plus lequel des deux entre le juif et le musulman, avec un aplomb arroguant sort à un Morandini consterné : le problème, ce n'est pas la religion mais l'environnement socio-économique. J'ai failli m'étouffer... Même si il paraît évident que le chômage, les cités, tout ça, sont un formidable vivier pour trouver la pauvre âme prête à se faire péter la tronche pour des idées religieuses, je ne vois pas le rapport avec la boucherie organisée. Les gars, ils se sont faits explosés parce qu'ils ont mis un visage sur une icône religieuse qui ne doit pas en avoir. Pas parcequ'ils ont dessiné la courbe vertigineuse du chômage. Morandini a bien tenté de lui donner une deuxième chance de se reprendre mais l'autre s'est entêté dans sa connerie... Encore un qui a tout compris pour appaiser les tensions !

13 février 2015

La tectonique des plaques

de Margaux Motin

L'année 2010 est mise à la porte et prend avec elle, dans ses cartons, le divorce et la disparition du père du double en 2D sur papier cartonné de Margaux Motin. Nouvelle année, nouvelle vie, nouveaux espoirs.
Qui traîne sur le net connaît forcément, au moins de nom, Margaux Motin. Son style très fleuri et très ouvert peut faire rosir les plus prudes ou les plus mal à l'aise avec les femmes libérées (tu sais c'est pas si facile). En même temps, nous sommes en 2015 et quand on voit ce qu'on voit sur le petit écran, comme sur le grand, ce n'est pas deux seins à l'air décomplexés dans une salle de bain qui choquent plus que ça. D'autant plus qu'ils sont très bien dessinés ces nibards. Bref ! tout ça pour dire que les pérégrinations d'une parisienne un peu bobo bien ancrée dans son époque font sourire à défaut de rire. Les clichés (ou pas) étant tous là, les provinciales dont je fais parti lèvent les yeux au ciel en signe d'agacement face à certaines grelucheries parisiennes. Ceci dit, sans grelucheries, pas d'histoire à raconter. Et pas d'histoire, pas de BD. Car il faut avouer que la vie ordinaire de madame Michu oscillant entre son boulot, son yoga, ses plats cuisinés surgelés Carrefour et ses émissions de télé ne prête pas vraiment à en faire des vignettes. Quoique. Pour des insomnies... Je m'égare. La tectonique de plaques, donc. Scénario bien ficelé et touchant. Dessins plein de beauté. Coloriage féminin avec quelques touches guirly et poudrées. J'ai particulièrement aimé les intrusions de photos sur lesquelles elle dessine, les citations et les extraits de chansons. C'est presque un journal intime en fait, même si ce n'est pas la BD du siècle. Mais c'est comme pour Scènes de ménage, c'est con mais on aime bien regarder !

2015_02_13

 

31 janvier 2015

Compagnie k

de William March

2015_01_311917, l'Amérique entre dans le conflit européen. Une compagnie de l'US Marines est à peine débarquée à Saint-Nazaire qu'elle rejoint le front, ses batailles, ses horreurs et son absurdité. La parole est donnée à chacun des cent treize soldats constituant cette compagnie afin qu'ils rapportent leur version ou leur vision des faits.

Qu'on ai aimé ou pas compagnie k, il est impossible de le démonter. Comment démolir un bouquin, romancé certes (en même temps si ce n'était pas le cas, il faudrait qu'on m'explique comment les mecs morts peuvent raconter leur propre mort... Hé !), raportant l'horreur des tranchées vécues par une compagnie américaine lors du conflit européen de 14/18 à la frontière française est. Ceci dit, je n'ai pas été emballée emballée par les récits : une succession de bribes de vie d'une centaine de soldats. Vu que l'auteur est un ancien combattant de cette campagne et qu'il a mis vingt ans à écrire son témoignage, on est en droit de penser qu'il s'en est servi comme exutoire pour faire table rase de toutes les atrocités qu'il a vécues et peut-être commises. Qui sait ? Quoi qu'il en soit, William March nous offre un témoignage brut de décoffrage, à l'image de l'armée. C'est un parti pris mais le manque de liant entre les différentes saynètes m'a un peu gênée. On a du mal a rentré dedans et se prendre de compassion ou de sympathie pour les personnages. A peine présenté (entre une demi et trois pages dans le meilleur des cas), on passe au suivant. Relativement frustrant.

27 janvier 2015

Plus jamais ça

2015_01_27

Aujourd'hui est commémoré le jour où le camp d'Auschwitz a été libéré. Le jour où le reste du monde s'est pris en pleine face toute la capacité de l'horreur humaine. Soixante-dix ans ont passé et le devoir de mémoire n'a jamais été assez important au vu des tragiques évènements de ce début d'année en France. Les survivants de la barbarie nazie s'inquiètent de la transmission une fois que le dernier d'entre eux ne sera plus là pour témoigner et maintenir le feu de la vigilance. Comment les rassurer ? Le lieu est toujours debout quoique certains baraquements et installations soient tombés en ruines. Le gouvernement polonais a décidé d'injecté plus d'un million d'euros pour préserver le site au moins en l'état. Sinon, le monde du cinéma et de la littérature n'a pas attendu si longtemps pour réagir et mettre des images et des mots sur ce qui ne peut être imaginé et décrit. Et pourtant la liste de leur contribution est longue... Il n'y a que l'embarras du choix pour ne pas oublier. Extrait !

  • La part de l'autre d'Eric-Emmanuel Schmit. Livre. L'auteur raconte l'histoire personnelle d'Hitler telle qu'il l'a vécue et imagine en parallèle la vie d'Adolphe s'il avait réussi à intégrer les beaux arts.
  • Une vie de Simone Veil. Livre. La grande dame nous livre sa biographie sans occulter ses souvenirs de la déportation de sa famille.
  • Le journal d'Anne Franck. Livre. Qui ne connaît pas le journal intime de cette jeune juive allemande cachée avec sa famille pendant des années avant de se faire arrêter sur dénonciation et déporter.
  • Un sac de billes de Joseph Joffo. Livre. Joseph y raconte ses souvenirs d'enfance avec son frère où leur vie bascule lorsqu'ils ont cessé d'être vu comme des petits garçons qui jouent aux billes mais des juifs qui ont des billes.
  • J'ai quinze ans et je en veux pas mourir de Christine Arnothy. Livre. Biographie d'une jeune fille avec qui adolescence n'a pas du tout rimé avec insouciance.
  • La coquetiète de Linda-D Cirino. Livre. Une allemande dont le mari est parti à la guerre et les enfants font parti de la jeunesse hitlérienne cache un jeune juif dans son poulailler.
  • Au revoir les enfants. Film. De jeunes enfants juifs sont recueillis dans une petite commune française où ils sont censés être à l'abris de la rafle.
  • La liste de Schindler. Film. Parce qu'il n'y avait pas que des salauds d'allemands, certains ont fait ce qu'ils ont pu pour sauver un maximum de personnes.
  • La rafle. Film. Triste reconstitution de la pire collaboration honteuse française.
  • Le pianiste. Film. Comment échapper par miracle à la mort.
  • The reader. Film. Profession : matonne d'un camp de concentration. Particularité : adore les livres mais ne sait pas lire.
  • Train de vie. Film. Et si un village entier se déportait lui-même ?
  • La vie est belle. Film. L'amour d'un père pour son fils lui faisant croire que le camp n'est qu'un jeu.
  • Liberté. Film. Parce qu'il n'y a pas eu de que les juifs qui ont subi l'horreur des camps. Les romanichels aussi...
24 janvier 2015

Terminus Belz

de Emmanuel Grand

2015_01_24Marko Voronine est ukrainien. Comme beaucoup de ses compatriotes, il espérait beaucoup du passage du joug stalinien au paradis européen. Sa déconvenue est aussi grande que son envie de partir là-bas, à l'ouest, pour goûter lui aussi à la douceur de vivre. C'est avec trois autres acolytes qu'il décide de passer clandestins, coincés derrière des palettes dans un camion affrété par la mafia polonaise. Pour trois mille euro, tout devait bien se passer sauf que... De simple clandestins, ils passent fugitifs. Pour qu'un espoir de survie persiste, ils décident de se séparer une fois arrivés sur le sol français. Marko continue à l'ouest. Toujours plus à l'ouest pour arriver en Bretagne et embarquer pour une petite île bretonne : Belz. C'est bon comme planque, ça. Faut voir !

Terminus Belz est le premier polar d'Emmanuel Grand. En fait, Terminus Belz est son premier livre tout court. Et c'est pas mal du tout pour une première. Sa plume est fluide et percutante. Quelques longueurs sont à déplorer et des fioritures dues aux contes et légendes de Bretagne font quelque peu chou blanc mais ne gâchent pas l'ensemble. Son personnage principal qu'il dessine noir et taciturne nous devient assez rapidement sympathique à nous autres lecteurs. On se prendrait même à penser que ce pauvre garçon n'est vraiment pas né sous une bonne étoile. L'humour n'est pas en reste et s'installe là où on ne l'imaginerait pas. La mafia, ça ne prête pas vraiment à rire et pourtant ! L'ensemble est cohérent bien que l'histoire parte en cacahuète sur le dernier tiers du livre. L'auteur se serait-il emballé ? Alors ce nouvel écrivain est prometteur mais ne doit pas se relâcher ! Ah ! Oui. Aussi. Ne cherchez pas Belz, l'île, pour vos prochaines vacances, elle n'existe que dans l'imagination de l'auteur... enfin presque parce que Belz existe bel et bien mais comme commune sur le continent, à côté d'Etel. Par contre, elle possède un bout de territoire au large, l'île de Saint Cado.

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