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Fleurs de marais
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6 août 2012

La belle bleue

Le ciel est clair sur le chemin de l'école
le cartable lourd plein d'antisèches
un livre d'histoire, c'est là que je rigole
un bleu jean tout blue sur les fesses
il part rejoindre ses deux p'tits potes
qu'ont la peau bien plus blanche que lui
et dans leur poche un bout de plastoque
qui leur donne le droit d'être ici
devant la grille de cet endroit
où l'on devient des citoyens
y a trois soldats qu'envoie le roi
pour briser les rêves d'un gamin
(...) ♫♪

entendez-vous au détour de la collégiale Saint-Aubin, une gaufre chocolat dans les mains. Vous décidez de vous asseoir deux minutes sur le trottoir pour la manger et d'écouter au passage ce groupe, là, qui à l'air de pas mal se débrouiller, ma foi. Une moustache au goût sucré plus tard, vous êtes toujours assise à battre la mesure au son des chansons des cinq musicos qui donnent tout ce qu'ils ont dans les tripes pour intéresser le quidam qui ne peut faire autrement que de s'arrêter, interpellé par ces voix si différentes mais s'harmonisant finalement tellement bien. C'est qui ? demandez-vous à votre voisin de concert j'arrive pas à lire... Moi non plus vous répond-il mais se déplace tout de même pour se renseigner, histoire de pouvoir partager, plus tard, ce coup de coeur qui est en train de s'effectuer.

La belle bleue. C'est le nom de ce groupe qui se décrit comme étant roots'n' roll parce qu'il y a du reggae et du rock dedans. Mais pas que. L'accoustique des grattes accroche indégnablement les amoureux des cordes (ah mais c'est tout vous ça !). Les textes recherchés interpellent forcément les amoureux des paroles engagées (dont vous n'êtes pas insensible). Les instruments insolites enchantent à coup sûr les amoureux de sonorités venant d'un autre monde (qui aurait cru que vous rallieriez les rangs ?!). Le tout fait que l'attroupement grossit, grossit, grossit sur le parvis de la collégiale. Alors Anthony frappe, frappe, frappe encore sa calebasse. Mathieu et Antoine grattent, grattent, grattent toujours leur sèche. David souffle, souffle, souffle longtemps dans son didjeridoo. Et Réné chante, chante, chante les yeux fermés, absorbés par les accompagnements de ses quatre compères.

Au fond d'mes tiroirs
se planquent des idées
elles dansent sans le savoir
sur des p'tits bouts d'papier
le tango de l'espoir
(...) ♫♪

Soupir... putain, qu'est ce que vous aimez ça ! Quatre euros chacun (puisque vous êtes trois), vous dit votre voisin et on participe à l'effort musical. Hein ? grommelez-vous un peu agacée d'avoir les oreilles parasitées par cette voix qui n'appartient pas à un des membres du groupe. Mais il est vrai que si nous voulons prolonger ce petit bonheur qui nous est offert en pleine rue, il va falloir se dépêcher, car la pile de Morceaux de papier, leur dernier opus, s'arrache comme des petits pains dans l'étui à guitare... Cependant, vous savez pertinemment que le CD sera rangé et non écouté. Lorsque la dernière note est jouée et que le petit attroupement se disperse, vous le consolez en lui promettant d'acheter les morceaux sur le net puisque finalement, il vous faut vous rendre à l'évidence, vous n'écoutez plus que des formats mp3... Un voisin enchanté, un belle rencontre, un beau ciel bleu au dessus d'une belle cité médiévale, voilà de quoi augurer de bonnes vacances :)

                

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