Avant l'aube

de Raphaël Jacoulot

Frédéric, un jeune en réinsertion, fait un stage hôtelier en service de nuit dans une auberge 4 étoiles dans les Pyrénées. Taciturne, discret et solitaire, il est rapidement fasciné par son patron, Jacques Couvreur. Cette fascination le mène à fermer les yeux sur une scène dont il n'aurait jamais dû être témoin mais qui a  l'avantage de lui fermer les portes de la précarité. Du moins pour un temps...

C'est un pur bonheur de retrouver un Jean-Pierre Bacri plus ronchon et grincheux que jamais dans le rôle du boss. Ne finissant pas ses phrases et bégayant, trahissant ainsi son état d'énervement. Nan mais c'est vrai ça. Quoi ?! Oh ! Allergiques à la Bacrironchonite ? Ne fuyez pas ! De grâce ! Il serait bien dommage  de manquer l'excellent jeu d'acteur de Vincent Rottiers alias Frédéric. Ces deux hommes là s'apprivoisent d'un regard. Se comprennent en silence. Rien n'est dit. Tout se devine. Raphaël Jacoulot réussi le tour de force de ne jamais poser son sujet. La suggestion est un ligne de conduite implicite à laquelle le spectateur s'accroche pour ne rien louper. Le rôle des femmes dans ce film de suspense à la française n'est pas en reste. Loin de là. Tête sur les épaules et esprits pratiques. Seule Sylvie Testud, en agent de la SRPJ, apporte un petit grain de folie dénotant dans cette ambiance chargée. Et c'est lorsque l'étau se resserre que le générique de fin défile laissant le spectateur face aux cols enneigés et aux lacets à imaginer la suite des évènements insinuée...