Quelle bande de blaireaux !
Blaireau par le Robert méthodique : petit mammifère carnivore, bas sur pattes, de pelage clair sur le dos, foncé sur le ventre, qui se creuse un terrier. Rien dans cette définition peut porter à croire que cet animal est le genre beauf que l'on a envie de détester dès le premier rôt tonitruant largement dispensé en public, à l'instar de son homonyme humain, histoire que tout le monde en profite bien ! Vous vous demandez alors pourquoi ce groupe qui s'est produit l'autre soir sur une scène de votre bled a choisit un tel pseudonyme ?! Parce que bon, faut-il le dire, avec un nom de groupe pareil (1), ce n'est quand même pas très engageant...
...
à moins d'avoir de la curiosité. Ce dont vous n'êtes pas totalement
dépourvue. Bien. Vous vous attendiez donc à tout. Du lourd, du gras, un
croisement entre le grivois et le champêtre... Quoique méfiante quand
même face à vos préjugés puisque vous vous étiez déjà faite avoir avec Xavier Merlet quelques 2 années pus tôt. Bien vous en a pris car vous voyez pas
qu'ils sont arrivés sur scène en jouant à saute mouton et qu'ils l'ont
investie comme le clown blanc et son Auguste !
Une fois la
surprise passée, les problèmes de retour réglés, les 6 artistes
enchainent pendant plus d'une heure les tours de chant sous forme de
saynètes plus drôles les unes que les autres. Alors vous avez commencé
à sourire. Le public n'est pas laissé en reste. Non, non. Il est même
très souvent sollicité comme par exemple lorsque l'un d'entre eux lui a
demandé si quelqu'une dans la salle ne serait pas intéressée par un de ses compères ? Nan mais comme ils sont ch'ti et loin de chez eux, pas
vu pas pris, voyez ;) Alors vous avez pouffez. Puis un autre, bien
viril, bien barbu, revêtu d'une longue robe noire, s'installe au piano
et chante du Barbara à la Barbara. Alors vous avez ri. Oui mais la musique dans tout ça ?
demande le lectorat qui en veut pour son argent. Bah à l'image du reste
: décalée, en passant par le quotidien de jumeaux dans le ventre de
leur mère au rythme des woua woua woua d'un trombone, au caprice du
petit Lucas Patapain qui veut ab-so-lu-ment décorer le sapin avec sa
maman sous forme d'un opéra ou bien encore les gaffes plus grosses les
unes que les autres qu'un jeune trentenaire célibataire sans enfant
peut faire devant les parents d'un moutard fraichement pondu ♫♪ (...) si
je me hasarde à dire sans prendre garde oh elle est mignonne ! Elle a un
p'tit air de Danielle Gilbert... en un peu moins conne... ! Légèrement
vexée, les lèvres pincées, la mère me répond : tu vois l'truc qui
pendouille, ben se sont des couilles... Ah... ! c'est qu'c'est un p'tit
garçon... J j je... Et et et... il est mignon hein ?! Hum... (...) ♫
En
tout cas une chose est sûre, le swing de ces artistes est intemporel et
incontournable. Leur univers n'est pas vraiment définissable, jonglant
entre le jazz de Louis Amstromg ou bien de Scat Cat (vous ne savez pas
trop, vous
hésitez...) et le style "fleur bleue" de Trenet. Pour vous y connecter,
de brandir vos auriculaires et d'effectuer des grands moulinets de
bras, il vous suffit. Mais si, mais si ! C'est le batteur qui vous l'a
dit ! Bien qu'en fait il ne s'agisse pas vraiment du batteur à
proprement parler. C'est un dieu grec. Mais chuuuuuuuuuuuut !!! C'est un secret...
Ah hum... Heureusement que le ridicule ne tue pas hein ?! Sinon, vous
seriez foudroyée sur place ! Quoi qu'il en soit, sur scène, les
essayer, c'est les adopter ;)
(1) : Les Blaireaux, nouvel opus "Parades Prénuptiales" à découvrir dans leur terrier.