Monsieur et madame Emploi ont un fils : Paul (1)

Ce mardi, le secrétaire d'Etat chargé de l'emploi, Laurent Wauquiez, a su vous soutirer un éclat de rire. A 7h50 du matin ; sachant qu'à cette heure matinale,  c'est pas gagné le championnat avec vos cheveux en bataille et votre tête pas tout à fait réveillée. Néanmoins, invité aux 4 vérités de Télématin, le défi a été parfaitement relevé. Nan parce que par définition, un secrétaire d'Etat, c'est pas censé être rigolo. Surtout un spécimen chargé de l'emploi. Pourtant après un temps de surprise, vous n'avez pu faire autrement que vous esclaffer devant ses propos (...) Depuis un certain nombre de mois, il y a un sport national, qui a constitué à critiquer les agents de pôle emploi. Il faut bien se rendre compte qu’ils ne font pas un travail qui est facile. Ils ne font pas un travail qui est facile parce que dans cette période, qui est la période de changement de pôle emploi est pour eux un facteur de surcharge de travail et qu’en plus il y a l’accompagnement des demandeurs d’emploi. Qui augmentent. Ils essayent de le faire le mieux possible (...) Ben encore heureux qu'ils essayent de le faire le mieux possible ! Manquerait plus qu'ils le fassent par-dessus la jambe ! Ce dont vous n'avez, bien entendu, jamais douté... Pourtant, celui-ci aurait pu s'immiscer dans un premier temps. Voir s'incruster dans un deuxième. Et carrément ne plus du tout subsister au bout du compte.

Fraîchement sortie de l'université, on vous dit : faut t'inscrire aux ASSEDIC. Vous ne comprenez pas bien pourquoi puisque sans avoir cotisé, vous ne voyez pas comment vous pourriez avoir droit à quoi que ce soit. Mais l'administration française étant ce qu'elle est vous vous pliez à ses lois et allez patienter patiemment avec la patience qui vous caractérise dans la salle d'attente qui se remplit comme un sablier. Heureusement, pour vous soustraire à l'ennui qui vous rattrape au bout de 10 minutes, vous pouvez entendre la conversation de l'agent débordé en plein entretien. Et un entretien ça peut être long. Très long. D'une durée avoisinant les trois quart d'heure... A ce rythme, vous n'êtes pas prête de sortir de là surtout que vous êtes n°3 et si l'on prend également en considération que le n°1 n'a pas précisément le postérieur posé en face de l'agent mais à côté du vôtre... Parce que, soit dit en passant, il est téléphonique. L'entretien. Parce qu'il est aussi d'ordre privé. L'entretien... Les conversations volées assise derrière une porte mal isolée sur les différents modèles de vaporetto vous intéressant plus que moyennement, vous avez préféré retourner vous assoir sur les bancs de la fac.

Fraîchement sortie de l'université bis, vous pensez partir en quête d'un vrai travail qu'après avoir fait votre saison d'été. Organisée, vous avez pris soin d'ajouter par anticipation une ligne supplémentaire sur votre CV maigrichon lors de votre stage de fin d'étude. Organisée peut-être mais pas du tout prévoyante. Vous n'aviez pas du tout calculer cet autre petit job vous permettant d'arrondir les fins de mois avant la grande aventure : la recherche d'emploi. Vous reste plus qu'à trouver un ordinateur pour étoffer un peu votre curriculum indice 0. L'agence ANPE semble la mieux placée. En théorie. Parce qu'il vous faut montrer patte blanche et posséder une thèse en windows 96 pour accéder au clavier tant convoité ! Vous avez beau expliquer que tout est sur la disquette, là, et que vous ne voulez rajouter qu'une seule ligne. Formaté le cerbère est et n'a de cesse de vous répéter, tel un automate, qu'il faut d'abord suivre une formation sur la rédaction d'un CV complété d'un accompagnement bureautique et qu'ensuite vous pourrez caresser l'espoir de poser votre postérieur derrière un écran sous le regard professoral d'un agent habilité.  Les conversations unilatérales vous intéressant également plus que moyennement, vous avez préféré investir dans ce qui deviendra votre première tour informatique.

Fraîchement sortie de la spirale infernale du travail intérimaire, vous vous inscrivez à l'ANPE, ASSEDIC et cie pour chercher et trouver enfin ce pourquoi vous avez usé vos fonds culottes sur les bancs du savoir : un travail dans votre secteur. Ce dernier étant répertorié entre le 220 et le 270 des codes ROME, votre dossier devrait rapidement être bouclé. En théorie... Parce qu'à force de souffler et de ronchonner derrière son écran face à votre entêtement à refuser qu'on vous colle dans une case ne correspondant pas à la vôtre, l'agent a bien fini par le trouver votre code bien à vous. Pourtant 3 mois plus tard, lorsque vous vous présentez au comptoir muni du numéro d'une annonce qui pourrait aboutir à un éventuel emploi au sein de l'industrie polluante, vous ne comprenez pas bien pourquoi l'agent en faction refuse tout net de vous transmettre les coordonnées de votre potentiel futur patron. Devant votre insistance, l'agent de s'exclamer mais ce n'est pas du tout dans votre branche ! Soyez raisonnable, vous, vous êtes dans la couture !!! ... ???... Ah bah vous voilà ravie de l'apprendre !

Malgré tout, vous avez réussi à le dégoter ce foutu Graal : le premier boulot... Soulagement dans la maisonnée et joie dans les cœurs ! Alors, vous pouvez effacer l'ardoise et ajouter que vos doutes se sont envolés. Vrai ? Euh, ben euh nan en fait... puisque nos agents déprimés et déprimants n'y sont absolument pour rien. Comme dans beaucoup de cas d'ailleurs. Vous avez beau chercher mais à peu prêt toutes vos connaissances ont eu ce genre de bévues ou assimilées. Alors vous réclamez le droit, n'en déplaise à monsieur le secrétaire d'Etat, de vous esclaffer haut et fort lorsque vous entendez ils ne font pas un travail qui est facile. Pffrrrrrrrr ha ha haaaaaaaa ²  Sans dec' !

(1) : ouais, vous savez, elle est naze... Mais bon vous n'êtes pas plus humoriste que vous n'êtes couturière !