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Fleurs de marais
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28 novembre 2009

Fée et tendres automates

de Téhy et Béatrice Tillier

Chaque adulte garde en lui une petite part d'enfance plus ou moins refoulé ou assumé suivant la nature ou le contexte de chacun. Pour nous permettre d'entretenir cette petite lumière dans nos grands corps, le 7ème art porte facilement à notre connaissance des chefs-d'œuvre comme Arthur et les Minimoys de Luc Besson ou bien encore La cité des enfants perdus de Jean-Pierre Jeunet. Le monde littéraire regorge également de pépites dont la liste serait trop longue à reporter ici mais que le bouche à oreille permet de découvrir avec délectation. Le monde de la BD n'en est pas dépourvu. Loin de là. Pourtant, celui-ci est tellement assimilé à l'univers des enfants, que nous passons trop souvent à côté de si jolies histoires comme celle de Jam et de sa fée...

Jam est un automate a qui le savant fou, Sir Crumpett's, a insufflé la vie par un cordon après l'avoir créé. Celui-ci est le dernier d'un énième essais dans sa quête de la perfection. Sa demeure fourmille de ses automates plus ou moins achevés qu'il estime ne pas être à la hauteur de ses espérances. Bien qu'il n'y croit plus, Jam lui redonne l'envie de terminer une de ses créations a qui il ne manque plus qu'une bouche. Une fée. Une fée dont l'automate est tombée amoureux. Sa fée. Alors que Sir Crumpett's est perdu dans son univers, le monde réel, celui des hommes gouverné par un empereur déchu, est tombé petit à petit dans la folie et la violence. Fatalement, ces deux univers vont se confronter laissant juste le temps au savant de cryogéniser ses deux créatures pour 200 ans. 200 ans d'amour mit entre parenthèse mais pas sacrifier.

Le lecteur boit littéralement l'histoire que lui raconte Jam, l'automate éperdu d'amour pour sa fée. Il rentre dans le conte comme dans un rêve aidé par un scénario haché, à la ponctuation omniprésente et aux phrases courtes donnant une animation particulière aux planches renforcée par la dualité qui règne tout au long de la trilogie (1). L'univers bleuté, cotonneux des automates ou règne le calme et l'amour s'oppose à celui orangé et en feu des hommes. Le rythme est volontairement lent. Les éléments que recherche l'automate dans sa mémoire semblent douloureux. Le lecteur s'accroche alors à ses lèvres, à défaut de celles de la fée, avide d'en connaître le dénouement. L'intensité de leur amour nous poursuivra longtemps après la fermeture du dernier tome... Peut-être est-ce là l'essentiel ?

(1)  : trilogie composée de Jam, Elle et Wolfgang Mayaké parus aux éditions Vents d'Ouest.

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