Malavita

de Luc Besson

Giovanni Manzonie, un mafieux New Yorkais en planque sous la protection des fédéraux américains, déménage avec sa petite famille une énième fois pour se retrouver dans une petite commune normande. Bien que l'agent Stansfield qui assure leur sécurité leur conjure, pour une fois, de réussir à se fondre dans la masse et de ne pas faire de vague, le naturel revient au galop ainsi que le show.

Il faut bien s'appeler Luc Besson pour réussir à faire tourner dans une même réalisation française des pointures comme Robert De Niro, Michelle Pfeiffer et Tommy Lee Jones. Signe de film de qualité ? Je ne sais pas mais en tout cas, on sent que les acteurs se sont amusés à tourner cette farce tricolore. Alors, on se laisse prendre au jeu et on s'amuse aussi. On s'amuse de voir la tête de débile des petits jeunes se croyant très malins d'avoir attiré la jolie fille américaine dans leur 205. On s'amuse de voir la réaction quelque peu excessive de la mère à l'ED du coin face aux railleries des autochtones tout ça pour du beurre de cacahuète. On s'amuse de voir comment le père résout son problème de plomberie en sortant la grosse artillerie. On s'amuse de voir le fils marcher dans les pas de son père. On s'amuse de voir les clins d'oeil à la filmographie de De Niro. Tout ça est peut-être un peu trop véhiculé, non ? Quand on connaît la plume de Tonino Benacqista, non, pas du tout. Puisque le scénario écrit par le couple Besson n'a quasiment pas touché à son roman éponyme. Le réalisateur n'est pas plus présent dans les plans qu'il semble avoir emprunté à quelques uns de ses collègues : Jeunet pour l'aspect vieillot des images, Scorsese pour le milieu mafieux, Tarantino pour les scènes de gangsters. Donc ce Besson est du Besson sans être un Besson mais on s'en fout car le show est bien là et bien servi. Le contrat est rempli. Faut-il s'attendre à une suite sanchant que le bouquin se décline en deux tomes... ? Il dépendra sûrement du succès en salle de ce premier opus !