Carnet madérien #1
♪ Elle descend de la montagne à cheval hé ho, elle descend de la montagne à cheval hé ho, elle descend de la montagne, elle descend de la montagne, elle descend de la montagne à cheval... ♫♪ Et ben pas du tout ! Elle n'a pas descendu la montagne à cheval mais l'a grimpée à pied. Et oué.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que Madère est montagneuse. En même temps, c'est une île volcanique ; alors forcément il fallait s'attendre à trouver autre chose que des plaines à perte de vue. On vous a dit que ce que vous allez grimper, descendre et traverser pendant cinq heures durant six jours est constitué essentiellement de basalte et que c'est pour ça que les flancs sont abruptes. Le basalte, c'est très taquin. Quand ça lui prend, il se détache d'un bloc pour aller s'éclater mille mètres plus bas dans le meilleur des cas. Braouuuum !! Et c'est pour ça aussi que votre guide n'arrêtait pas de vous rappeler que nan, s'arrêter au beau milieu du sentier, bien dégagé, c'est pas une bonne idée. C'est quand, alors, qu'on récupère ?! En marchant tout en respirant à fond : inspiration par les narines sur deux temps, expiration par la bouche en faisant du bruit sur trois. Oui mais vous, vous avez le nez bouché. Et le truc du docteur Frédéric Saldmann, à savoir appuyer entre les deux sourcils avec un pouce tout en poussant le palais avec la langue, ne sert strictement à rien à part à se sentir complètement ridicule. Oui, vous avez essayé. Et puis, vous concentrer sur le décompte des Hmmmmmmmmmmmmmmm, Fouuuuuuuuuuuuuuuuuuu, ça vous embrouille. Fidèle à vous même, vous faîtes fi des instructions et préférez porter votre attention sur ce qui vous entoure tout en poussant des ho et des ha devant ces paysages grandioses qui vous entourent : pico ruivo, pico grande, pico arieiro, falaise de Cabo Girao, péninsule de Sao Lourenzo... Look ! ... Hein ? Ah ! Oui ! Les fleurs, les levadas, la vie là-bas, tout ça, on en reparle la prochaine fois ;)