La vie d'une autre

de Sylvie Testud

Marie, le jour de ses 25 ans, passe une nuit d'amour avec Paul, le fils de son futur employeur. A son réveil, le lendemain matin, elle a 40 ans, un mari, un enfant, un appartement parisien, un poste à responsabilité et une amnésie sur ses 15 dernières années.

Le spectateur est aussi perdu que cette pauvre Marie qui se réveille dans le peau d'une vieille (oui, lorsque l'on a 25 ans, 40 ans c'est vieux. Que le lectorat se souvienne ! ^^) avec un gamin sur les bras dont elle n'a pas le mode d'emploi, un mari qui n'est pas du tout coopératif et un job qui n'accepte pas l'à peu près. Alors il compte sur la réalisatrice pour le guider. Et il attend... attend... attend encore que Sylvie Testud lance son personnage principal sur les traces de ces 15 années qui lui échappent. Si on réussit à reconstruire le tour du puzzle, il nous manque tout de même pas mal de pièces lorsque le générique de fin défile. Ce qui est frustrant. Ceci dit, l'essentiel est reconstitué et joliment filmé dans un appart de malade au rythme d'une BO branchée (1). Alors on lui pardonne. On pardonne un peu moins à Juliette Binoche de ramer un tantinet dans cette peau de quanqua à la frivolité de la vingtaine. En même temps, on ne sait pas quel serait notre comportement face à une telle situation... Son ardoise s'efface lorsqu'elle rentre dans le registre de l'émotion et qu'elle déclare avec des sanglots dans la voix je ne sais pas si je te l'ai dit mais je suis tombée amoureuse sur la plage... à un Mathieu Kassovitz  qui semble lui aussi être retombé en post-adolescence ! ♪Chabadabada, chabadabada, nos coeurs y croient, chabadabada, chabadabada ♫♪

(1) : extraits