2012
Ce n'est une surprise pour personne, en 2012, c'est la fin du monde. Pas la disparition de la planète. Juste du réaménagement de la surface du globe terrestre éradiquant par la même l'espèce humaine. Enfin ça, c'est ce que dit une vieille croyance nous arrivant tout droit de Mexico. A moins que ce soit Guadalajara... Bref. Quelque soit l'origine de cette prédilection, il y a quand même 2, 3 trucs qui vous chiffonnent dans le scénario catastrophe du film éponyme. Parce que vous, vous voulez bien croire tout ce qu'on veut, tout ça, mais un film catastrophe se doit un minimum de traiter de catastrophe et non vous rendre hilare devant des scènes plus improbables les unes que les autres... à moins, qu'encore une fois, vous n'ayez ab-so-lu-ment rien compris au film (1) !
Comme dans toute catastrophe naturelle, l'élément eau a son importance dans la destruction massive. Qui dit eau dit bateau... Hin, hin, hin... Démonstration, thèse, antithèse, synthèse, 3 paragraphes, grand a, petit 1, lynchage (un intrus se trouve parmi cette liste, sauras-tu le retrouvé ?). Crack (<- ça c'est le bruit de vos doigts que vous faite craquer avant de vous lancer).
- Le paquebot de croisière. Rolland Emmerich ne se fout nullement du spectateur. Quitte à bousiller un monstre des mers autant prendre le plus gros : l'Oasis of the sea. Excellent choix ! Bien que les vues du paquebot vu du ciel sont très belles, le spectateur averti manque de tomber de son fauteuil dès que les caméras entrent dans ses entrailles...
Le cabaret.
A moins qu'il ne s'agisse de la salle de spectacle au quel cas, vous
lolez doublement. Le lieu doit faire à tout casser 25 m². Sachant qu'un
tel navire peut accueillir 6000 passagers, il paraît évident que 3
tables de bistrot affublées de chaises assorties sont tout à fait
adaptées pour contenter une majorité de passagers avides de
divertissements un fois le soir venu. Il va sans dire également que le
dit mobilier n'est pas amarré... Nan parce que comme ce sont des pièces
lourdes, en cas de gîte, elles ne risquent nullement de se retrouver en
vrac faisant l'allée retour bâbord tribord et vice et versa !
Les équipements technologiques.
Ce navire est non seulement le plus gros jamais construit, il n'est pas
en reste non plus côté innovation technologique avec son avenue
centrale s'achevant par un théâtre aquatique à ciel ouvert entouré de
deux murs d'escalade. Alors il paraît tout à fait logique que vous
retrouviez le père d'un des principaux personnages en pleine
conversation téléphonique affublé d'un appareil à cadran tout droit
sorti des années 80. Cependant, le pompon revient tout de même à la
télévision équipage dans la cuisine principale (déserte soit dit en
passant). Celle-ci devant datée des années 70 avec ses antennes
télescopiques. Tout ce matériel dernier cri captant à n'en pas douter
les liaisons satellites, seuls réseaux disponibles en pleine mer...
Les portes de bordé.
Les plaques de la croûte terrestre font enfin des leurs. La mer se
forme malmenant de plus en plus le navire. Vous n'osez imaginer l'état
des chaises IKEA du cabaret. 8 chaises cassées ne sont somme toute rien
comparé à la coque du navire qui commence à franchement déconner. Vous
retrouvez le pauvre père de tout à l'heure ayant lâché son téléphone
pour se retrouver dans le vide pendu à un volant de porte de bordé
s'étant ouverte... Au pont promenade... Soit approximativement le pont
7... Une porte de bordé dans une cuisine... ???... Mais pour quoi faire
grand dieu ? C'est aussi ridicule que la porte ouvrant sur l'extérieur
du deuxième étage de l'architecte Numérobis ! Concernant le système de
fermeture par volant, vous ne développerez pas, hein ?!... Vous vous
demandez quand même ce que fait la société de classification !
- Les arches. Noé s'en étant pas trop mal sorti avec sa coquille de noix lors du premier déluge, il semble judicieux de réitérer l'expérience avec cette fois-ci des arches tout confort. Tant qu'à faire ! Judicieux certes mais il semble y a voir eu quelques incohérences dans le choix de la stratégie de sauvetage...
Le choix du constructeur.
Comment dire... Quand vous constatez que les chinois ont déjà du mal
avec les finitions d'un navire de charge type méthanier vous êtes en
droit d'avoir quelques doutes sur la construction d'un tel navire
futuriste tout droit sorti de l'imaginaire des cerveaux des ingénieurs
des chantiers européens. Parce que bon, en enlevant les voiles ici et
en rajoutant des panneaux occultants là, le lectorat avouera quand même
que les fameuses arches ressemblent étrangement à l'Eoseas. C'est vous ou bien ?
Les organes de sécurité.
Là, vous devez avouer qu'il y a innovation. Nan parce que des portes
étanches se refermant de bas en haut, il fallait y penser. Et puis ça
ne prend pas de place en même temps ! De plus, comme en navigation ces
dites portes sont fermées, il est vrai que c'est beaucoup plus
pratique. Il suffit d'attendre 3 plombes qu'elles s'ouvrent entièrement
pour pouvoir entrer dans le compartiment ! Sans parler du fait qu'en
cas d'avaries celles-ci ne peuvent être manœuvrées une fois fermées.
Bien évidemment, une des quatre arches qui nous intéressent a une voie
d'eau sinon c'est pas drôle. Bien évidemment les portes étanches se
ferment. Bien évidemment un des personnages principaux reste coincé
dans un compartiment inondé. Bien évidemment, il se noie. Bien
évidemment... ! Vous avez bien fait de vous méfier des chintocs parce
qu'apparemment, ils n'ont jamais entendu parler du Titanic et des
échappées verticales... Décidément, vous vous demandez ce que fait la
société de classification !
Le retour à la normale.
Un mois et demi après la catastrophe, le calme est revenu sur la
surface du globe terrestre. Les passagers des quatre arches peuvent
enfin voir à nouveau le ciel bleu et respirer l'air pur extérieur.
C'est plausible ça que tout le tintouin se soit calmé en si peu de
temps et surtout que l'air soit à nouveau respirable ? Quoi qu'il en
soit, il faudrait déjà que les occupants des arches de fer soient
encore vivants parce que vous voyez mal comment ils ont fait pour
respirer de l'air pur à bord... A votre connaissance, il n'est pas
encore possible d'embarquer une station d'air respirable autre que
celle prévue pour les bouteilles de plongée...
En y regardant de plus près, ces incohérences sont également valables pour l'aéronautique mais bon, nous avez assez lolé pour la semaine, nan ? En conclusion vous trouvez dommage que ce film ait été bâclé. Le sujet était intéressant et le budget sûrement conséquent. Les effets spéciaux sont certes impressionnants mais malheureusement l'énormité des erreurs et incohérences captent inévitablement l'attention du spectateur rendant ce film complètement inconséquent. Dommage. Vraiment.
(1) : pour le résumé, que le lectorat aille se renseigner du côté d'allociné...