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Fleurs de marais
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7 mars 2008

Au téâtre ce soir : Mademoiselle Julie

de August Strindberg, mise en scène de Jacques Vincey

"Mademoiselle Juliette a pas vraiment la tête à, Choisir entre Montégu Capulet,
Mademoiselle Juliette aimerait faire la fête, Champagne à sabrer coke à décapsuler"

A lire le titre de l'affiche, le dernier opus d'Alizée vous trotte systématiquement dans le ciboulot ! Les personnages se ressemblent... un peu. Tout comme Mademoiselle Juliette, Mademoiselle Julie aimerait faire la fête. Et c'est chose faite en ce jour de la Saint Jean à l'occasion de ses feux. Son père, monsieur le comte étant absent, Mademoiselle Julie se dévergonde et ose aller proposer scottish et bourrée à ses gens. N'a-t-on jamais vu ça ? Jean, le valet s'en insurge devant Christine la cuisinière. Mais une fois cette dernière dans les bras de Morphée, l'ami Jean est beaucoup moins à cheval sur les convenances. Surtout lorsque le titre de noblesse de la demoiselle et ses deniers pourraient l'aider à grimper les échelons de l'échelle sociale.

Cette pièce est assez dure mêlant les mensonges et les provocations. La mise en scène, quoique très bonne, vous met assez mal à l'aise. Sachant que "Mademoiselle Julie" a été écrit fin du 19ème siècle, il est difficile de comprendre les personnages transposés au 21ème. Qui peut croire de nos jours une fille de bonne famille perdue parce qu'elle aura fauté hors mariage avec un gueux qui plus est ? Ici, l'acte prend tellement d'importance qu'il en devient le centre obsessionnel de l'esprit déjà bien torturé de la mademoiselle. Une espèce de leçon de morale plane également dangereusement au-dessus de tout ce tintouin : récolter ce qui a été semé ; car il faut bien l'avouer, le Jean, la Julie elle l'a quand même bien allumé ! Si de nos jours vous accueillez de telles pratiques avec un haussement de sourcils et un sourire en coin, aux temps de vos arrières grand-mères, le terme n'était même pas répertorié en petit 3 dans le Robert méthodique !

Vous ne direz pas que vous n'avez pas aimé car les comédiens ont interprété remarquablement leur rôle. Si le but était de passer des émotions et des états d'esprit tels que la folie naissante, la tartufferie et  l'impassibilité, alors le pari est réussi. Seulement voilà, les trucs un peu compliqués dans la tête, ça n'est pas du vaudeville. Eh ! Et vous, le vaudeville, c'est plutôt votre tasse de thé. Donc pour une bonne tranche de rigolade, on repassera par contre pour un esprit freudien, il y a matière à délayer.

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