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Fleurs de marais
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7 décembre 2012

Carnet jordanien #1


Alors que le thermomètre est resté coincé aux alentours du zéro, vous vous replongez dans les photos d'un de vos voyages le plus marquant pour répondre à l'invitation de Xtinette et de Céline, à savoir partager vos souvenirs de vacances. Oh ! Pas n'importe quoi et n'importe comment hein ?! Chaque semaine ces deux baroudeuses proposent un thème particulier et offrent aux internautes de leur emboîter le pas afin de découvrir d'autres horizons, d'autres coutumes, bref ! de s'évader. Le thème de cette semaine étant le désert, vous vous proposez de faire revivre une journée passée dans le Wadi Rum, désert du sud jordanien, territoire ancestral des bédouins. C'est parti ?

28 mai 2004

Hier, vous avez pris possession de votre coin de désert où se dresse une tente bédouine, tente que vous avez snobé pour préférer dormir à la belle étoile, bien pelotonnée dans votre sac de couchage, le crépitement d'un feu de camps en fond sonore et la voûte céleste en guise de veilleuse.

Il est 6h00 et nous sommes trois éveillés, observant le jeux des oiseaux autour de nous. Nous avons super bien dormi dans le silence que seuls des lieux comme celui-ci savent émettre. Vous n'osez bouger par peur de rompre le charme du moment. Finalement levée sur un coude, vous apercevez, sur la dune qui jouxte la tente, une petite forme faisant de grands signes. Le sac vide non loin du votre vous indique que son occupant est allé se réfugier en haut de la dune pour profiter, en solitaire, de la vue et du levé de soleil. Les autres membres du groupe sortent peu à peu de la tente. Le petit déjeuné s'organise. La vaisselle et la toilette aussi. La première consiste à remplacer l'eau savonneuse par du sable. De frotter. Et de rincer. La deuxième à se confronter à l'expression se laver dans un verre d'eau. Ici, l'eau est précieuse. On ne la gaspille pas.


Ces formalités accomplies, vous vous préparez à partir à la rencontre du Wadi Rum, du vrai, celui de Lawrence d'Arabie à l'arrière d'un pick-up aménagé. Aujourd'hui, ce n'est pas le bédouin, propriétaire d'une partie du paysage environnant, mais un de ses 23 enfants (1) et d'un neveu. Parce que le Wadi Rum reste la propriété des bédouins et qu'eux seuls ont la possibilité de vous guider au milieu de tous ces sables. Oui, ces sables. Rouge, jaune, gris formant des langues de feu sur des mètres entiers où, par endroit, une herbe folle et sèche et quelques buissons trouvent tout de même la force de pousser. Et les 4X4 filent au feeling au milieu de cette immensité surplombée par des falaises très découpées. Oooooh ! Là ! une tête d'aigle ! Et ici, regarde, une tête de lionne !! vous exclamez-vous en cherchant des profils dans ces découpures naturelles, comme dans votre enfance avec les nuages. Vos jeunes années, vous avez pu aussi les retrouver en dévalant sur les fesses cette dune, là, que vous venez de gravir tout essoufflés. En escaladant une arche naturelle rendue célèbre par une pub Marlboro. En prenant un dix heures près des ruines de la maison de Lawrence. Really ? Ca sent à plein nez le piège à touriste... Les inscriptions datant des nabatéens (2) vous ont plus convaincus !

      

12h15, après quatre heures passées à arpenter le désert, secoués comme des pruniers, réveillant les douleurs oubliées vous rappelant par la même que non, vous n'êtes plus des enfants, vous pénétrez sous la tente où vous attendent la troisième épouse et son mensaf, plat traditionnel à base de mouton, de lait et de riz safrané. La balade, le plat copieux et la chaleur ont raison de vous. Par 40°C, la sieste s'impose... Tout le monde somnole plus ou moins avant d'émerger complètement deux heures plus tard. Nous migrons de la tente vers un coin d'ombre et nous nous installons autour d'un narguilé et d'un trivial pursuit pour passer le temps et attendre que la température devienne plus supportable pour nous dégourdir les jambes.

17h15, rassemblement pour préparer le dîner avant de partir voir le couché de soleil sur les falaises. Après une demi heure de marche, nous grimpons sur un gros rocher et nous nous installons pour l'apéro (faut pas déconner non plus) en attendant le spectacle du soir. Et il descend petit à petit pour disparaître derrière une falaise. Nous descendons de notre perchoir pour regagner le campement tout en nous imprégnant des couleurs magiques que nous offre le désert à cet instant privilégié. La nuit tombe vite et avec elle arrive la fraîcheur qui nous fait un bien fou !


22h00, nos invités du soir se sont retirés non sans nous avoir régalés de leurs chants traditionnels, que nos guides ont eu grand peine à nous traduire, accompagnés d'un étrange instrument à corde : la rababah, comportant qu'une seule corde d'où un archet tire un son s'avoisinant à un miaulement de chat dont la queue s'est prise dans une porte... Intéressant ! Ne rien faire nous a éreinté, nous nous pelotonnons encore une fois dans nos sacs pour une nouvelle nuit sous le manteau magique du ciel.

Bonne nuit...

(1) : on reparlera du bédouin et de la population joranienne dans un autre billet, OK ?
(2) : les nabatéens occupaient le territoire avant les bédouins. On leur doit également les monuments du site de Pétra.

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Commentaires
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Merci pour ta très belle participation !
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