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Fleurs de marais
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23 novembre 2014

Carnet andalou #1

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L'Andalousie ? Oui, j'y avais déjà traîné mes guêtres quelques sept années plus tôt. Enfin mes ballerines... Grossière erreur ! Les rues étant pavées, les sillonner ainsi que les ruelles colorées, fleuries et décorées en petites chaussures est une véritable torture pour les pieds au bout de deux jours. Cette fois-ci, j'ai pu flâné, le nez en l'air, avec mes gros godillots aka mes chaussures de rando. Ok, ce n'est pas très glamour mais au moins je n'ai pas eu les pieds en compote chaque soir après avoir passé la journée à piétiner. Voilà, c'est dit.

Séville. Donc.

Même si la première fois nous avions bien sillonné la ville, il n'empêche qu'elle ne m'avait pas délivré tous ses recoins... Séville. Ah, Séville. Belle, ensoleillée (en règle générale mis à part la petite averse que nous avons essuyée tous les jours à la même heure. 17h00. Pile poil. Un vrai coucou suisse), aux couleurs chaudes, bruyante, festive, accueillante, dépaysante, chaleureuse, ... Une vraie ville du sud quoi ! Avé les apéros qui durent des plombes sur un coin de barrique ou de planche contre le mur d'un des nombreux troquets au milieu des habitants qui parlent forts et rient beaucoup, une cerveza dans une main et une assiette de lomo à porté de l'autre. Le tout sur la plaza del Salvador. L'autre coin qui bouge bien, le cours Alameda de Hercules, est beaucoup moins animé au mois de novembre. A moins que n'ayons pas eu de bol... Déserte comme le Sahara, les températures en moins. Nous voulions également tester sur ce cours le resto à tapas conseillé par Caro (elle même conseillée par Clémence) mais il était fermé... J'arrête là l'énuération des débits de boisson car aussi bonnes soient les tapas, nous n'avons pas fait que la tournée des bars. On s'est baladé aussi. Quand même.

 Idée d'itinéraire avec des adresses dedans 

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  • Jour I : le Santa Cruz

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Le Santa Cruz, c'est le pendant de Monmartre à Paris. C'est le premier endroit que les touristes visitent et on comprend pourquoi. Les ruelles étroites et colorées dont les balcons débordent de plantes grasses et les murs recouverts de faïence rappellent à chaque instant la présence des maures qui ont plus que marqué leur passage qui a duré quand même 800 ans. Instant culturel - ce qui est "comique" dans cette histoire d'invasion arabe, c'est qu'elle n'était à priori pas préméditée. Le roi andalou de l'époque voulant s'assurer de garder son poste à demander de l'aide au voisin d'outre méditerranée. Le voisin est venu. Il a vu. Il a vaincu. Est resté à peine huit petits siècles et s'est fait mettre dehors comme un mal propre. Comme disait ma bien aimée grand-mère, faites du bien à une âne, il vous chiera des crottes - Fin de l'instant culturel. Et l'itinéraire ? J'y arrive :

Les jardins de Murillo. Nous avons la chance d'avoir un ami ayant un appartement à cinq minutes à pied de la limite sud-est du Santa Cruz. C'est donc par les jardins de Murillo (qui doivent leur nom à un grand peintre qui vivait non loin de là) (ah ?) que nous avons débuté notre première journée. Petits mais charmants, ils sont une bonne mise en bouche pour partir à la découverte du reste de la ville. Y flâner la nuit tombée est également un délice pour les sens. L'envoutant parfum du jasmin recouvrant tous les murs séparant les jardins de l'Alkazar de ceux de Murillo deviendra une madeleine.

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On traverse la calle San Fernando et l'avenue Maria Luisa pour rejoindre un monument emblématique de la ville : la place d'Espagne qu'on ne présente plus. 1929, l'exposition ibéro-américaine. Si notre grand palais parisien impressionne, il est petit joueur face au palais de cette place. Alphonse XIII n'a pas lésiné sur les moyens dites donc ! Ca clac ! Un immense palais donc, un bassin, un canal, quatre ponts, autant de banc que de province que contient le pays. Et l'indispensable fontaine chantante au milieu de tout ça. On se met au milieu et on tourne sur soi-même. On en prend plein les yeux et on se sent fourmi.

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Un saut de puce plus loin et se sont les jardins du parc de Maria Luisa (infante d'Espagne de la fin du XIX siècle) (ce n'est pas moi qui le dit mais wiki) (merci qui ?) qui vous attendent. Là, on se rend vraiment compte de la richesse de cette ville. Richesse aussi bien architecturale que culturelle que botanique. Les arabes l'avaient façonnée. La découverte des Amériques et leur pillage ont permis aux grands de Séville de la révéler mêlant la beauté exotiques des villes marocaines et l'abondance et la luxuriance des paysages antillais. Si le début du parc coïncide avec la place d'Espagne, sa fin est délimitée par la place des amériques que l'on doit aussi en héritage de l'exposition de 1929. Vu ce qu'il en reste, on n'a nullement du mal à s'imaginer le faste de l'époque, du roi et de sa cours...

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Pour rester dans la catégorie beaux monuments / places à ne surtout pas louper, nous continuons sur notre lancé avec la visite du fief de la famille royale qui y descend encore, parait-il, lorsqu'elle séjourne à Séville (c'est peut-être pour ça qu'il était fermé au public la dernière fois...). J'ai nommé l'Alcazar. Il n'y a pas de mots assez forts pour décrire la beauté du palais et de ses jardins. C'est un avant goût de l'Alhambra de Grenade. Le palais de Shéhérazad. C'est magique et magnifique à la fois.

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Pour finir la journée, laissez tomber guides et plans et perdez vous au gré de vos déambulations dans le dédale des ruelles qui forment ce quartier si connu. Vos pas vous guideront, peut-être, juste à la sortie de l'Alcazar, du côté d'un hôtel / restaurant hype. Devanture blanche, moderne avec des bannes noires où s'incrit le nom du lieu en lettres immaculées : EMME. C'est, dit-on, the place to be pour prendre un pot quand on est in (c'est has been de dire in, non ?). On ne fait pas sa timide, on pénètre dans le hall d'entrée malgré sa tenue qui fait plus prolétaire que bling bling. On prend l'ascenseur. On appuie sur le bouton "4". On monte la volée et marche et on s'installe pour admirer la vue environnante à travers une vitre pleine de trace de doigt et un jus d'orange à 4 € (6 la bière). Vas-y, paye ta snobitude (je viens d'inventer un mot, je crois).

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Pour le dîner, faites également péter la CB dans les bars du quartier. Les jambons suspendus au plafond vous font de l'oeil. Les zincs chargés d'histoire vous appellent. Les carreaux de ciment de sol vous disent que des centaines de paire de chaussure les ont lustrés depuis toujours. Alors pourquoi pas vous ? Et on finit par s'attabler autour du distributeur de papier serviette estampillé Las Teresas. Sa réputation n'est plus à faire. Son lomo est fondant. Ses brochettes de crevettes grillées au beurre persillé sont renversantes. Ses encornets sont tendres à souhait. Et que dire de sa sangria ? A part, peut-être, j'en veux encore !

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Voilà. C'est le jour un, celui qu'on retient, (pas) celui qui s'efface quand tu me remplaces. (Elle était facile.)

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