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Fleurs de marais
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20 juin 2012

Docteur, puis-je vous voir... avant 6 mois ?

de Nicole de Buron

Alors qu'elle se lève aux aurores dans sa Micoulette chérie pour rejoindre son bureau installé dans l'ancienne bergerie 300 moutons (qu'elle aime tant à rappeler) plongée dans le noir, la narratrice se retrouve les quatre fers en l'air, plus d'1 mètre plus bas faute de lumière et ratage d'escalier. Elle tourne la tête, remue un bras, puis le deuxième, tout comme les jambes. Tout semble en place. En apparence... puisqu'elle se voit opérer d'urgence d'un genou une fois rentrée sur Paris. Point de départ pour une longue série d'hospitalisations !

Un bouquin sur les hospitalisations, opération du genou, du myocarde ou autre intervention plus ou moins lourde ça n'a pas de quoi enthousiasmer le lecteur potentiel sur le côté rigolo de la chose. Ca c'est mal connaître Nicole ! Elle narrerait les funérailles d'un politique qu'elle trouverait matière à nous faire marrer. Parce que sa plume reste toujours aussi poilante depuis que mon chemin à croiser celui de ses romans hautement autobiographiques qu'elle sait si bien porter en dérision. Dans cet opus, on regrettera l'absence de fille aînée et celle partielle de petite chérie et surtout, surtout, les situations inextricables dans lesquelles l'Homme aime à se retrouver (1). Mais il semble difficile de leur donner un rôle majeur dans une chambre d’hôpital, d'une salle d'opération ou bien encore d'une maison de repos puisqu'ils ne sont pas les opérés.
Quoi qu'un peu en dessous de ses autres romans, on retrouve néanmoins l'auteur avec joie en sachant pertinemment que l'on va passer un excellent moment avec la narration de ses péripéties.

(1) : Extrait de Mon coeur, tu penses à quoi ? A rien où l'Homme nouvellement mis à la retraite découvre les hypermarchés et les joies de faire le courses. (...) Au passage, il aperçoit le rayon saucissons. Chouette ! Votre époux adore le saucisson. Et vous ne lui en acheter jamais, se plaint-il. Vous plaidez coupable, mais vous avez une excuse : par un phénomène qu'aucun médecin n'a jamais pu expliquer, son nez devient tout rouge (celui de l'Homme, pas du médecin), comme le pif d'un clown, s'il a le malheur de manger un seul petit rond d'Arlès au poivre, de Jésus de Lyon, d'ardèchois aux noisettes etc.
- Tant pis ! Pour une fois... marmonne l'Homme qui les tâte tous soigneusement et choisit un magnifique Jésus de Lyon qu'il lance dans son caddy. Où il attérit (le saucisson, pas l'Homme) sur un pack de roulaux de papier-cul rose.
Comment ça du papier-cul rose ? Il n'a jamais acheté de papier-cul rose !
Ni de lessive détartrante
Ni de bière
Ni de Whisky. Interdit chez vous. Vous trouvez qu'il y a assez de merveilleux alcools en France pour ne pas aller en acheter à l'"estranger".
On lui a volé non seulement ses provisions, mais sa superbe mallette Vuitton pleine de pommes de terre nouvelles (2 kilos et demi seulement, le reste n'a pas voulu entrer dedans).
A ce moment là, une voix masculine (tiens, un troisième mâle !) gueule de l'autre côté de l'allée :
- Quel est le con qui a fauché mon caddy ?
- A moi aussi, il y a un salaud qui a piqué le mien ! mugit votre mari.
Un jeune homme s'approche en poussant le chariot de votre époux à qui il arrache le sien.
- Dis donc, Pépère, tu pourrais faire attention !
L'Homme, qui pendant des années, a été appelé onctueusement "Monsieur le Président", a un sursaut d'indignation.
- Petit crétin morveux, blatère-t-il comme un chameau en colère. Si tu m'appelles encore une fois "Pépère", je te fais bouffer ton papier-cul ! (...)

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