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Fleurs de marais
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23 septembre 2009

L'affaire Farewell #2

Ne faisant pas partie de la grande confrérie des influentes, vous avez néanmoins reçu votre première invitation pour participer à l'avant-première d'un film comme une jeune communiante reçoit l'hostie sacrée pour la première fois. L'air béat. C'est donc la rencontre avec le réalisateur Christian Carion venu présenté son dernier film, L'affaire Farewell, qui vous a permis de faire vos premières armes... Et quelle rencontre !

Bon, vous passerez sur les people présents, les petits fours, tout ça. Ca intéresse vraiment quelqu'un ? Nan. Et puis de toute façon, rien de tout ça n'était présent. Alors, après quelques secondes de silence pesant, une première main se lève, une question est posée s'en suit une avalanche d'infos plus croustillantes les unes que les autres que vous vous empressez donc de rapporter :

  • les lieux de tournage. Kiev en Ukraine et la Finlande pour les scènes hivernales. Impossible de tourner en Russie. Malgré tout, les plans fixes de la place rouge, du Kremlin et autres rues de Moscou ont bel et bien été tournés dans la capitale russe. Pour ce faire, il suffit d'avoir un contact courageux sur place, d'envoyer une équipe restreinte en repérage, graisser la patte d'un policier et l'affaire est dans le sac. Aussi surprenant que cela puisse paraître, un flic posté à côté d'une caméra vous donne le droit de tout filmer tout ce que vous voulez puisque votre film passe pour un officiel ce qui éloigne les curieux ! Quand aux scènes du bureau de Mitterrand, elles ont réellement été tournées au palais de l'Elysée. Ce qui représente une grande première puisque c'est la première fois que le locataire actuel des lieux autorise un tournage.

  • les accessoires. Le bureau, la pendule, tout le mobilier utilisé était la propriété du président Mitterrand. Il faut savoir que chaque occupant de l'Elysée a son propre mobilier qui est par la suite entreposé aux "archives". Celui-ci est ressorti à l'occasion de films ou de représentations historiques...

  • les acteurs. Guillaume Canet (Pierre Froment) ne parle pas un mot de russe. Tous ses textes ont été appris phonétiquement. Il en est bluffant de réalisme puisque certains disent qu'il le parle mieux qu'Emir Kusturica l'ayant appris enfant. Dans un premier temps, Emir n'était pas prévu au casting... Le rôle de Sergueï Grigoriev alias Farewell devait revenir à un acteur populaire russe. Cependant, à 1 mois et demi du tournage, alors que l'acteur en question se trouve à Paris, il reçoit un appel téléphonique de l'ambassadeur de Russie en France. Il lui met une telle pression qu'il finit par décliner le rôle pour ne pas mettre en péril sa carrière. Comment un simple ambassadeur peut ruiner la carrière d'un acteur ? Simple, celui-ci va être promus ministre de la culture dans son pays et qu'il a une dent contre les français ! En effet, à la suite de cette fameuse affaire, le président en fonction fait expulser du territoire français 47 ressortissants russes soupçonnés d'espionnage dont fait partie ce même ambassadeur... Quand au personnage de Tonton, 4 heures de maquillage étaient nécessaire sur l'acteur Philippe Magnan afin de lui faire la tête du président. Saisissant !

  • les protagonistes. Mr Froment est toujours en vie et a assisté à une projection. Bizarrement, ses commentaires sur le film sont toujours axés sur la forme et jamais sur le fond. Le réalisateur voulant savoir ce qu'il en a réellement pensé insiste et se retrouve planté par une réplique sans appel pour s'éclipser : désolé, je suis mal garé... Et Christian Carion de commenter, fataliste : c'est ça d'être de la DST ! Bah ! Il n'est pas censé être retraité de Thomson ?!

  • le protectionnisme américain. pour les américains, le président Reagan est le seul à avoir œuvré pour faire sauter le mur de Berlin. D'après eux, tous les éléments de cette affaire étaient bien évidement connus de la CIA avant que les français ne leur rapportent... Alors pourquoi laissaient-ils faire ? Tout simplement pour vérifier la loyauté de la France nouvellement gouvernée par un président socialiste avec des communistes au sein de son gouvernement...

  • la part de fiction. Cette histoire est basée sur un fait réel. Cependant, quelques scènes sont purement romancées, surtout celles autour du personnage de Farewell. La seule certitude que nous ayons est qu'il était friand de culture française. Alors, le réalisateur a fantasmé ses goûts avec Léo Ferré et sa mélancolie, les poèmes du XXème dont le réalisateur partage le même recueil. En le feuilletant, il est tombé sur un poème sur les loups. Il se plait à comparer son personnage à cet animal particulier. Il en est de même pour les goûts musicaux du fils de Farewell, Igor. Il est peu probable que le jeune garçon écoutait, en pleine guerre froide, we will rock you à fond les manettes dans son walkman Sony ! Le réalisateur s'est, encore une fois, fait plaisir en grand fan de Queen depuis ses 18 ans en 1981 ! Remarquez, revoir Freddy Mercury en caleçon blanc sur scène reste un moment culte ;)

Voilà, voilà. En espérant que ces quelques explications rendent le film plus compréhensible. Sur ce, bonne toile !

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Commentaires
T
Il me semble plus probable que ce soit un sosie. Je n'ai pas de source mais la résolution de l'image est trop bonne pour l'époque et le cameraman semble être trop proche pour que ce soit un simple live. Aussi, le format de l'image est en 16/9eme et à l'époque on ne faisait que du 4/3 si je ne dis pas de bêtise.
M
@T2000 : là tu me poses une colle... Personne n'a posé la question et j'avoue ne pas y avoir pensé tellement ça me semblait évident que se soit des images d'archive. Mais maintenant que tu soulèves la question... Effectivement, si ce n'est pas le cas, c'est saisissant !
T
en parlant de Freddy Mercury, est-ce le vrai que l'on voit en live dans le film ou un sosie??? Parceque c'est saisissant... :o
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