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Fleurs de marais
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27 juillet 2013

Le chevalier inexistant

de Italo Calvino

Charlemagne est en campagne. Alors qu'il passe en revu ses troupes avec à leur tête des paladins plus délabrés les uns que les autres se détache du lot un chevalier à l'armure d'un blanc éclatant : Agilulfe Edme Bertrandinet des Guildivernes. Militaire exemplaire, gentleman d'excellente éducation, homme d'honneur et de parole, rien ne semble dépasser de son armure. Evidemment puisqu'elle est remplie de vide !

Italo Calvino termine sa trilogie sur nos ancêtres avec les aventures d'un chevalier sans peur et sans reproche qui n'est pas sans rappeler Lancelot. Armure immaculée, droiture, fidélité sont l'essentiel de leurs points communs. Cependant, le chevalier irréprochable d'Arthur est de prime abord plus attachant que celui de Charlemagne qui est d'un chiant à respecter toutes les règles à la lettre ! Qui a dit que la perfection était attachante ? Le lecteur n'échappe pas à la règle en ne s'intéressant pas plus que ça aux aventures de monsieur vide (vide d'amour, vide d'humanité, vide de vie) jusqu'au moment où lui tombe dessus LA personne qui ébranlera ses certitudes. L'auteur nous dépeint alors un vide qui se remplit d'humanité avec ses doutes et ses fissures. Le chevalier nous devient tout de suite plus sympathique avec un potentiel comique. Oui oui ! On ne peut s'empêcher de sourire en visualisant un Agilulfe débordant d'imagination pour échapper aux avances plus qu'engagentes d'une châtelaine esseulée. Arf ! Maintenant qu'Italo nous a rendu son personnage principal sympathique, il s'attaque aux personnages secondaires qui ont, in fine, plus que leur importance. La tâche était tellement ardue avec le chevalier qu'on passe littéralement à côté de son entourage. Heureusement que l'auteur est là pour nous les rappeler. En résumé, sur le ton de l'humour, monsieur Calvino nous distille une histoire abracadabrante qui débouche sur une morale qu'aurait pu nous sortir notre La Fontaine national. Laquelle ? Ah bah, il va falloir lire l'épopée d'Agilulfe pour la connaître, mais je dois avouer qu'elle n'est pas dénuée de bon sens...

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