La mare aux oiseaux

Hier, les téléspectateurs de Top chef ont pu découvrir, en même temps que l'épreuve qu'il a concocté, un tout jeune chef étoilé au sourire engageant et aux yeux rieurs. C'est qui ? se demande le lectorat non averti (ce qui peut arriver à des gens très bien). S'il était peut-être peu connu du grand public jusqu'à 22 heures hier, il y a fort à parier qu'Eric Guérin fut fort googlelisé suite à son passage télévisé. Pensez donc, cuisiner des pelures de carotte, des crêtes de coq ou encore des langues de canard ! Bien que le plat réalisé n'est pas forcément représentatif de sa cuisine, il n'en est pas moins l'ambassadeur de sa créativité. Comment vous le savez ? Parce que vous avez eu la chance de le rencontrer ^^

C'était par une belle journée de mai, en terrasse, au milieu des grues couronnées, où vous preniez le café accompagné de mignardises après avoir dégusté le premier menu de quatre plats, dans une salle qui vous a transporté dans le Saïgon d'avant guerre. Enfin, le Saïgon tel que vous vous l'imaginez... Chaises coloniales sous véranda, cages d'oiseau rondes en fer forgé, luminaires art déco, voilages clairs fins et légers. Vous avez vu défiler les plats aux intitulés poétiques, dégusté des mélanges de saveurs étonnants, joué à l'oénologue débutant. Car à la MAO, pour le vin, vous vous en remettez au sommelier. Un verre de vin par plat. Des vins dont vous devez retrouver la région. Pas le producteur car il y a fort à parier qu'il vous soit inconnu. La maison favorise les petits producteurs. Petits mais prometteurs, qui vous seront révélés à la fin du repas. Vous vous souvenez particulièrement, cette fois-là, du fromage. Un mille-feuille d'emmental au beurre de noisette. Puis un des gâteaux apéritif d'une autre. Une madeleine au parmesan... Mais retournons sur la terrasse. Vous ne l'aviez pas entendu arriver, occupée que vous étiez à goûter au soleil en mordant dans votre macaron. C'est lorsque l'un de vos amis l'a félicité que vous vous êtes retournée. Il était là. Il était là, avec vous, ce chef talentueux qui avait l'air d'être encore un peu dans son monde rempli de jolies choses et de poésie. Ce qu'il vous a confirmé d'ailleurs en vous précisant tout sourire qu'il s'était inventé et construit son petit paradis. Et c'est vrai. Cette vieille chaumière n'est plus traditionnelle ni dans son architecture, ni dans sa cuisine. Le vilain petit canard est devenu un magnifique cygne dans la capitale de la grande Brière mottière. Alors, si d'aventure, toi, derrière ton écran, tu passes près de son île, invite toi à sa table. Elle n'est pas enchantée mais tes papilles le deviendront. Cois-en une connaisseuse, elle y est retournée pour vérifier ;)

La mare aux oiseaux (MAO), île de Fédrun - 223, rue du Chef de l'ïle
44720 Saint Joachim