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Fleurs de marais
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6 avril 2013

Future vintage

2013_04_06
Vous avez entendu parler pour la première fois d'Arno par l'exposé passionné que vous a servi le Dantan. Oui, toujours lui. S'il a des goûts assez douteux en matière de lecture, il est beaucoup plus fiable côté musical. Ne vous a-t-il pas initié à la période hippie de Maxime Leforestier ou encore ouvert les portes du couvent des Nonnes Troppo ? Vous vous prêtâtes donc au jeu de la découverte en lançant de manière aléatoire une partie de la riche discographie de cet ovni belge de la chanson. Vous ne fûtes cependant pas très convaincue par le bonhomme à part peut-être par Les yeux de ma mère. Convaincue par la mélodie au piano plus que par le texte soit dit en passant. Vous en étiez restée là jusqu'au jour où cet artiste fut programmé dans une des salles du bled. Hésitation. Go, no go telle est la question. Vous ne saurez expliquer ce qui vous a poussé, finalement, à acheter un billet. La curiosité sans doute... Vous voilà donc confortablement installée face à cette scène encombrée de caissons de retour, de claviers, de basses, d'éléments de batterie, de guitares électriques et d'un grand pied de micro attendant sagement que les artistes les animent.

Les projecteurs, acteurs des futurs jeux de lumière, prennent progressivement la relève des appliques des murs du Théâtre, tandis que de la beatbox sort des enceintes. Une où deux minutes à peine, histoire de laisser le temps aux musiciens de s'installer et de prendre le relais. Arno, avec sa gueule de Bashung, son allure à la Gainsbarre, entre, attrape son micro, l'incline à 45 degrés, ferme les yeux et ouvre la bouche d'où sort un son rauque, guttural, envoûtant... Vous êtes cependant incapable de dire quel titre il vous a interprété car le monsieur n'articule pas. Il parle couramment le chapi chapo ou bien ?!?? Vous vous laissez alors happer par la musique, le son de cette voix, l'agilité des doigts de Serge Feys son pianiste et complice de trente ans, le charisme de Filip Wauters, son guitariste qui sait faire hurler sa gratte comme une femme en jouissance. Et c'est ça, oui c'est ça qui vous avait échappé sur You tube, deezer, musicme ou autre spotify. Sans ces musiciens et leur rock attitude dans leurs partitions, l'écoute d'Arno est certes plus audible mais nettement moins bandante. Vous le découvrez contemporain de Mark Knopfler, Robert Plant ou autres rockers de la première heure. D'où le nom de son nouvel album : futur vintage. Comme s'il avait deviné que son public ne vibrera pas une heure et demi sans rien comprendre à ce qu'il raconte, Arno, empoigne une chaise de bistro. S'assoit. Descend le micro à hauteur de bouche et commence à se raconter. Raconter comment lui ont été inspiré ♪ Elle porte toujours un sac en plastique avec de la bouffe macrobiotique. Elle s'appelle Marguerite, c'est une femme, pas une pipe. T'as pas d'chance. Elle pense quand elle danse (...) ♫♪ en sirotant un thé au lait dans la brasserie bruxelloise du coin (et mon cul c'est du poulet ?) ou encore ♪ Les dents blanches comme un collier de perles blanches. Sa bouche est entourée de lèvres, que des merguez. Chuis tombé amoureux d’une femme qui n’est pas ma femme. Dis pas ça à ma femme, elle parle de trop ♫♪ taclant au passage notre Johnny national en comparant ses lèvres à ces merguez de sa chanson sans avoir ironisé sur son pseudo. (...) c'est comme Johnny Vacances. ... Tu connais pas Johnny Vacances ? Mais si ! Johnny Hallyday ! Et le public de pouffer en se disant que son âge et sa notoriété lui permettent aussi d'être langue de pute. Car Johnny n'est pas seul à être passé au fil de son rasoir. Mireille Mathieu, Michel Drucker et Gérard Depardieu en ont également eu pour leur grade. Quoi qu'il en soit, vous chantez avec lui ♪ putain, putain nous sommes quand même tous des européens ♫♪ avant qu'il ne tire sa révérence.

Standing ovation ! La salle entière est debout, hurle son nom et le réclame à grands cris. Il ne fait pas languir son public trois plombes ce qui est tout à son honneur. Le public est debout et compte bien le rester. On danse, on bouge, on chante, on reprend les ♪ yeah yeah yeah ♫♪ de vive ma liberté. Enorme, c'est juste énorme ! Le seul regret une fois le soufflé retombé et que la scène est désertée, c'est de ne pas s'être levés plus tôt. Beaucoup plus tôt...

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