Au bout du conte

de Agnès Jaoui

Il était une fois une jeune femme écrasée sous le poids de son nom. Fragile, elle se rassure par les prémonitions et autres prédilections pour vivre sa vie et aller vers son destin. Alors, lors d'un bal type débutantes, un ange en plâtre lui désigne Sandro, jeune compositeur d'origines modestes, posté sous le doigt pointé de l'ange, comme dans son rêve, elle sait qu'elle est en présence de son grand amour, son prince.

Cendrillon, Peau d'âne, Le petit chaperon rouge, La belle au bois dormant, Blanche-Neige et les sept nains, Némo sont, dans le désordre, quelques uns des contes qu'il est aisé de reconnaître dans le dernier Jaoui. Quelques uns seulement car la réalisatrice dit en avoir caché une centaine dans son film. Rien que ça ! Mais que les amnésiques des histoires censées nous favoriser de beaux rêves au temps de l'enfance se rassurent, ils ne seront pas perdus pour autant car il y a une vraie histoire parmi toutes ces références à Charles Perrault ou aux frères Grimm. Une histoire d'amours, une histoire à la française où les couples se font et se défont, où les doutes empoisonnent la vie, où les rapports humains sont en première ligne, où les salauds assument et nous emmerdent, où les rabat-joies plombent l'ambiance, où les erreurs peuvent être fatales, où... la vie qoi ! A croire que le couple Bacri-Jaoui veut nous démontrer que la seule arnaque dans toutes ces histoires de princesses c'est le final : ils se marièrent, vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants, puisque  tout reste à faire une fois que tout à chacun à trouver chassure à son pied comme le souligne Jean-Pierre (et ce n'est pas son dernier mot). Le tamdem nous le démontre ici avec beaucoup de  poésie, souligné par une bande son à la hauteur des Disney de la première heure. ♪ Cendrillon, pour ses vingt ans est la plus jolie des enfants... ♫♪ : c'est ça mais en moins rock'n roll :D