Les clefs de la DeLorean

Grand hôtel d'une chaîne hôtelière de luxe. Vous ouvrez la porte de votre chambre au 3ème étage vue sur mer et vous découvrez votre tenue pour la soirée sagement pendue sur un cintre : robe blanche en dentelle, jupon à crinoline, large ceinture en velours, tour de cou assorti, chapeau au large bord où s'entremêlent gros noeuds, plumes et rubans. Vos yeux pétillent. Un, deux, trois, soleil. Trois petits tours et vous voilà transportée dans le temps... Le temps de gloire du Lapin agile, le temps où Monet peint, peint et peint encore des nymphéas, le temps où l'industrie explose, le temps où tout semble pris dans un tourbillon de folie. Un rêve de petite fille...

Les années folles, les années 20 sous la pluie à Paris. C'est ce qu'aime aussi Owen, le personnage principal du dernier Woody Allen : Minuit à Paris. Aaaaaaaaah, Owen, dans vos bras ! Nan parce que filer comme un éclair à 40 km/h au plancher dans les premières automobiles ou s'émerveiller devant le génie des impressionnistes ça laisse rêveur, nan ? C'est autre chose que de s'extasier devant une oeuvre d'art contemporaine représentant un rond rouge sur un fond blanc... Ceci dit, entendre le doux ronronnement du V6 d'une porsche 911 carrera à défaut de pouvoir monter à son bord, ça laisse songeur également !

Rhaaaaaaaaaa ! Difficile de vous décidez. D'un côté vivre la mort du corset et oser se faire une coupe à la garçonne a dû être jouissif mais de l'autre vivre sans douche à l'italienne est impensable tout comme vivre sans eau courante, électricité et autres appareils ménager. Pourtant envoyer valser les jupons entravant les mouvements, raccourcir les ourlets offrant aux regards avides des hommes une cheville blanchâtre tout en tirant sur un fume cigarette en ivoire devait être le luxe de la provocation, nan ? Mais à quoi bon toutes ces excentricités si vous ne pouvez les partager sur les réseaux sociaux ou les twitter... Est-il utile de rappeler qu'une coupure de réseau internet vous paralyse totalement ? Ouais mais bon à cette époque là, ils étaient libres ! Libre de disparaître, libre de s'ennivrer d'absinthe, d'opium, ... Libre d'en crever. Aussi.

Le charleston, l'Indochine, les transatlantiques, la grippe espagnole, le cinéma muet, les photographies en noir et blanc, les 78 tours, Suzanne Lenglen, la grande guerre, les chapeaux à plume, Cole Porter vs les festivals rock, les jacuzzis, Paris-New York en 8 heures, les antibiotiques, le cinéma 3D, la photographie numérique, les MP3, Simone Veil, les guerres au moyen-orient, les sacs Velvetine, Lady Gaga (naaaan, c'est pour rigoler ! Euuuh Rihanna alors ?). Balle au centre. L'herbe a beau être plus verte dans le jardin du voisin, elle n'en reste pas moins agréable dans le vôtre si vous savez l'apprécier... On ouvre les yeux et on pose un regard neuf sur ce que nous offre notre siècle, notre époque, notre temps et on sourit à pleines dents. Positive attitude ! ... ôO ... Lorie, ouste ! Allez, on se casse de ce corps. Hop, hop, hop !