Les chemins de la liberté
de Peter Weir
Sibérie, hiver 1940. Au cœur d'un goulag russe, par un soir de tempête de neige, un petit groupuscule de prisonniers "politiques" décident de tenter leur chance. Entre la mort assurée au sein de cette prison communiste aux mains de fonctionnaires imbéciles et l'espoir d'une liberté à acquérir chèrement, l'hésitation n'est pas de rigueur. Au delà du lac Baïcal, au sud, la promesse de la délivrance. Peut-être...
Film lent, calé sur les pas de ces courageux évadés où chaque kilomètres parcourus pèsent un peu plus sur leurs misères. Pluie, neige, sable, désert, tempête, froid, faim, soif, moustique, rien ne leur est épargné. Et toujours ils avancent. Pas après pas, vers cette liberté chérie au rythme d'une BO de Burkhard Dallwitz aussi angoissante que leur épopée. Les plans larges de la caméra de Peter Weir permettent aux spectateurs d'intégrer complètement la folie d'une telle entreprise née du désespoir et d'une furieuse envie de vivre libre. La nature est aussi magnifique qu'elle est hostile pour ces voyageurs de passage. Le désert de Gobie sur des kilomètres. Les montagnes du Tibet infranchissables. La toundra gelée interminable. Avancer, toujours. Un pays libre pour les accueillir comme seul et unique but. Et se répéter et transmettre le plus jamais ça une fois le générique de fin en fond sonore. Plus jamais ça. Oui. Ce n'est pas seulement la shoah...