Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Fleurs de marais
Fleurs de marais
Publicité
Newsletter
3 abonnés
29 décembre 2008

L'esprit de Noël

Alors que vous vous remettez de votre réveillon où se sont bousculés sur la table familiale huîtres, mousse de canard, poularde, marrons, saumon rose, fondue de poireaux et autre bûche aux framboises, aux framboises, oui, on n'est pas là pour se goinfrer non plus, vous vous remémorez un Noël passé, quelques années plus tôt, dans le fief du christianisme : le Vatican. Parce que bon, il aurait quand même été un peu dommage de passer les fêtes de fin d'année à Rome sans aller faire un tour du côté du domaine de la papauté.

La messe de minuit, là-bas, ça doit en jeter quand même soupire le lectorat la tête dans les nuages. Ouais, sûrement ! avancez-vous. Parce-que bon, vous n'en savez strictement rien ! Bah oui, vous ne pouvez pas assister au récital du Silent Night comme vous iriez voir le dernier Disney dans votre cinéma de quartier. Vous pensiez bêtement qu'il suffisait d'arriver relativement de bonne heure, de squatter une chaise au fond et de roupiller pénard. Que nenni ! vous assurent les 2 curés et leur procession de disciples attablés près de vous autour d'un vin chaud. Il vous fallait réserver vous annoncent-ils la mine navrée d'être porteurs de si triste nouvelle ! Haaaaaaaaan !!! Il ne vous reste plus que l'option debout, dans le froid, devant un écran géant. Là, vous passez votre tour ! Vous voulez bien être bonne chrétienne, tout ça, mais avoir le pif rouge concurrençant celui du renne Rodolphe par -15°C, faut pas pousser mémé non plus ! Oh ! Qu'on vous excuse auprès de Jean-Paul, vous repasserez plus tard.

Donc, vous vous retrouvez le dimanche suivant au beau milieu de la foule amassée sur la place Saint-Pierre, sous les fenêtres du pape Jean-Paul II. Midi. Une détonation intime le silence. Toutes les paires d'yeux sont rivées sur la fenêtre drapée de violet de la bibliothèque derrière laquelle une ombre se profile. Elle s'ouvre. Il apparaît. La foule laisse échapper sa liesse dans des cris de joie. Des vivas fusent de toute part alors qu'il esquisse un signe de croix sur les fidèles et les badauds. Le silence revient. Il entame son discours d'une voix chevrotante, aussi claire que possible. Une émotion passe sur cette population hétéroclite dont vous faite partie. Les mots semblent devenir de plus en plus pénibles à sortir. La foule est suspendue à ses lèvres. Nous le savons très fatigué mais l'entendre presque haletant et inaudible sur ses dernières phrases vous donne presque des frissons. Une dernière bénédiction, des signes de la main pour répondre aux saluts de ses fidèles et les panneaux de la fenêtre se referment. Les cris et les applaudissements décroissent. La magie du moment s'est envolée...

Bien que vous n'êtes pas très portée religion, vous avouez que cette rencontre improbable avec le saint Père vous a laissé pensive. Vous retrouvez mêler à cette ferveur, sentir l'amour transpirer, lire l'espoir sur les visages, voir le bonheur sur ces sourires vous a laissé une drôle d'impression. Vous n'étiez sûrement pas à votre place au milieu de tous ces croyants mais vous avez, tout comme eux le temps de sa brève apparition, ressenti une émotion vive et réelle. Et si c'était ça, finalement, l'esprit de Noël ?

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité